

Gérer un nombre important de tâches n'est pas forcément inné. C'est pourtant indispensable pour bien mener ses projets. Découvrez des méthodes simples qui ont fait leurs preuves !
Le média de ceux qui réinventent l'entreprise
Avez-vous recours au multitasking ?
Si vous envoyez des textos à vos amis en visionnant en même temps votre série préférée, la réponse est oui.
Si, au travail, vous rédigez un rapport important tout en ayant un échange professionnel avec un collègue ou en répondant au téléphone, la réponse est oui.
Et les exemples sont encore nombreux puisque ce multitasking, traduction de multitâche, est devenu l’un des apanages de notre monde moderne. Trop connectés, difficultés à nous concentrer, charges de travail de plus en plus importantes… Quel est le «pourquoi» du multitasking ? Et surtout comment impacte-t-il nos quotidiens, notre psychologie, et par conséquent nos performances professionnelles ?
Concentrez-vous quelques minutes sur notre article, et découvrez tout ce qu’il y a à savoir sur le sujet.
Si le terme multitasking s’employait initialement dans le domaine informatique, pour caractériser certains systèmes d’exploitation, il se réfère de plus en plus à un comportement humain.
En effet, le multitasking se définit aujourd’hui comme le fait d’effectuer plusieurs activités ou tâches en même temps, dans la sphère privée comme dans le domaine professionnel.
Exemple : gérer ses mails tout en assistant à une réunion de travail.
Mais en réalité, comme nous le verrons plus tard, le cerveau ne peut traiter qu’une activité à la fois. Des expériences menées à l’aide d’un IRM ont notamment prouvé que lors de l’exécution de plusieurs tâches simples, le cerveau jonglait en réalité de l’une à l’autre.
Ce que nous nommons multitasking se traduit donc par l’action de naviguer sans cesse d’une activité à une autre, en pensant mener les deux de front.
☝️ Il est important de souligner que le développement du multitasking va de pair avec la multiplication des outils technologiques et de communication. Nous constatons effectivement que le multitâche inclut souvent différents canaux de communication :
Même s’il a toujours existé, le développement du multitasking ces dernières années trouve son origine dans plusieurs facteurs :
☝️ Ce dernier point se révèle très important, car nombreux sont ceux qui croient que le multitasking est l’ami de la productivité. Certains profils (multitasking person, ou multi-tasker) se vantent même de leur capacité à réaliser plusieurs activités en même temps.
Mais la réalité est tout autre, et le multitasking présente de nombreuses limites.
Il a été prouvé, notamment par les sciences cognitives, que notre cerveau n’est pas calibré pour faire plusieurs choses en même temps.
⚠️ De ce fait, la surcharge informationnelle (appelé «infobésité») :
Le multitasking ne permet pas de saisir correctement les inputs, c’est-à-dire les renseignements disponibles lors de la phase d’entrée de l’information. En d’autres termes, un individu multitâche réagit à une situation donnée plus qu’il ne l’analyse vraiment.
⚠️ Conséquence : le risque d’erreurs, d’incohérences augmente.
Plusieurs études ont mené à la conclusion suivante : le multitasking affecte durablement nos capacités mentales.
D’ailleurs, selon le psychologue britannique Glenn Wilson, pratiquer le multitâche de manière régulière ferait perdre 10 points de quotient intellectuel !
Un travail réalisé en continu prend moins de temps et d’énergie que lorsqu’il est réalisé en plusieurs fois.
Nous avons vu que le multitasking relève surtout du fait de passer rapidement d’une activité à une autre. Cette pratique, nommée le switching, engendre en réalité une perte de temps.
En effet, notre cerveau a besoin d’un certain délai pour se concentrer pleinement sur la nouvelle tâche à accomplir. Selon une étude américaine de l’University of California, ce temps d’adaptation s’élèverait même à 23 minutes !
⚠️ Il est alors simple d’imaginer le temps perdu à :
Vous traitez vos mails en pleine réunion professionnelle ?
Vous vous empressez de répondre au téléphone en plein échange formel avec l’un de vos collaborateurs ?
⚠️ Nous vous laissons vous représenter l’image qu’un tel comportement renvoie à la personne qui anime la réunion, ou à votre interlocuteur de manière générale...
Les individus multitâches ressentent souvent des difficultés à s’atteler à des activités longues.
⚠️ De ce fait, ils ont une fâcheuse tendance à procrastiner, c’est-à-dire à les repousser au lendemain.
Les troubles de l’attention liés au multitasking conduisent à être moins réceptif à certaines informations.
⚠️ Ainsi, les multi-taskers sont plus enclins à traiter les stimuli visuels (infographie par exemple), alors qu’ils éprouvent des difficultés à lire un article dans son intégralité par exemple.
D’après une étude parue dans le Journal of Experimental Psychology, le multitasking engendrerait la libération d’hormones de stress.
Le surmenage et la sur-sollicitation de notre cerveau se révèleraient d’ailleurs une des causes de l’épuisement professionnel. Alors qu’à l’inverse des idées reçues, la concentration sur une seule et même mission fatigue moins nos méninges.
Vous l’aurez compris, la pratique du multitasking n’est pas recommandée.
Il existe cependant un cas de figure où elle s’avère moins problématique : si l’une ou l’ensemble des activités nécessite peu de concentration, peut être «automatisée».
Il est, par exemple, tout à fait possible d’écouter un podcast en parallèle de travaux nécessitant peu de concentration (de la saisie par exemple).
Cela paraît évident, mais lorsque vous vous attelez à une tâche professionnelle, écartez-vous de toute source de distraction :
Quelques conseils en ce sens :
Nous savons que la quête de stimuli constitue un des facteurs encourageant le multitasking.
C’est pourquoi nous vous encourageons à rechercher d’autres sources de contentement dans l’environnement professionnel, à l’exemple du sentiment de satisfaction lié au travail bien fait et abouti.
💡 Il a été prouvé que la réalisation de to do lists, sur papier ou à l’aide d’un logiciel comme Trello, est riche en bienfaits psychologiques. Rayer un travail exécuté procure en effet un sentiment d’accomplissement. Attention toutefois à n’y inscrire que des tâches réalisables dans un laps de temps assez court (une grosse tâche sera alors divisée en sous-tâches), afin de ne pas ressentir de frustration en cas d’inachèvement.
Enfin, multitasking et difficultés de focalisation vont souvent de pair.
En conséquence, pratiquer la méditation, et de manière plus générale se concentrer sur sa respiration aide notre esprit à se recentrer sur la mission principale lorsque nous sommes au travail.
Au final, le multitasking se révèle un bien faux-ami qui, sous couvert de nous faire abattre plus de travail, produit l’effet inverse.
Cependant, si le multitâche relève des habitudes de travail de chacun, c’est aussi à l’entreprise de prendre conscience du problème, dans l’objectif de mettre en place de bonnes pratiques. Accepter, par exemple, qu’on ne puisse être dérangé (par chat, par téléphone, etc.) à certains moments de la journée fait partie des nouvelles habitudes à adopter, pour offrir à chaque collaborateur un terrain propice à sa concentration… et donc à la performance !