

Si le logiciel libre et les communs numériques constituaient la meilleure piste à envisager pour reconquérir notre souveraineté numérique ? Tristan Nitot prend la parole sur le sujet.
Le média de ceux qui réinventent l'entreprise
On entend beaucoup parler ces derniers temps de digitalisation de la fonction financière dans les médias.
Pour autant, le dernier observatoire ETI-PME 2022 de l’Association Nationale des Directeurs Financiers et Contrôleurs de Gestion nous dévoile que, dans les faits, la révolution (numérique) n’est pas encore vraiment en place.
Pour quelles raisons ? Est-ce que le changement c’est pour bientôt ? On fait le point.
Il faut dire que le recours aux nouvelles technologies, comme l’intelligence artificielle ou la reconnaissance optique des caractères (OCR) pour gérer ses missions au quotidien, est un véritable levier de performance. L’automatisation permet de déléguer des tâches à faible valeur ajoutée particulièrement chronophage pour un humain, comme la récupération des flux d’information, pour mieux se concentrer sur le contrôle et la prise de décision par exemple.
Malgré les avantages certains de la digitalisation du département, ils ne sont pas si nombreux que ça à avoir opéré ce virage. D’après l’étude, 33 % des interrogés n’ont pas formalisé de plan de digitalisation, et seuls 2 % des projets de la DAF portent sur la robotisation (RPA) ou l’intelligence artificielle.
Les DAF sont plus centrés sur leur cœur de métier et ne sont pas des éléments moteurs dans la transformation numérique de leur entreprise. On ne compte d’ailleurs que 9 % de DAF Scientists, un profil de DAF qui utilise des outils de Business Intelligence quotidiennement dans sa fonction.
Digitaliser ses processus financiers est une activité qui nécessite du temps, de prendre du recul, et idéalement de l’expérience. Les DAF se voient confronter à quelques freins :
Si recruter peut être une solution pour lever ces freins, il sera plus compliqué d’attirer les talents dans une direction financière old school qui n’est pas encore digitalisée. 25 % pensent que la digitalisation est un argument de recrutement important.
Par ailleurs, n’oublions pas que l’obligation de recourir à la facture électronique se généralise à partir de juillet 2024. De quoi mettre un coup d’accélérateur à cette transition numérique ?
Le passage à l’e-facture fait en toute logique partie des chantiers prioritaires pour les mois à venir dans les DAF, particulièrement pour les 33 % des entreprises qui ne l’ont pas encore mise en place.
Aussi, la numérisation de la profession semble également au cœur des enjeux : 40 % des répondants envisagent d’investir en priorité dans les nouvelles technologies à l’occasion d’aides financières de l’État.
Même si la digitalisation a pris du retard côté DAF, on ne peut qu’espérer que l’arrivée forcée des e-factures commencera à dépoussiérer le département, et sera le début de cette digitalisation tant attendue, qui offre de belles perspectives.