Tout savoir sur le malware, ce virus qui n’attend pas l’hiver pour frapper !

Plus de la moitié des entreprises ont été victimes d'une cyberattaque en 2023. Le coupable ? Un logiciel malveillant, ce que l'on appelle communément un malware.
Si le rapport Hiscox 2023 met en lumière cette réalité alarmante (53 % des entreprises touchées !), la nature exacte de ces menaces et les moyens de s'en protéger restent souvent obscurs.
Grâce à cet article, vous saurez tout sur les malwares. Au programme : une explication de ce qu'est un malware, un tour d’horizon des pires parasites numériques, des conseils pratiques pour reconnaître les dangers, et un petit guide pour avoir une protection numérique efficace.
C’est parti !
Qu’est-ce qu’un malware ?
Le terme de « malware » vient de la contraction de malicious software. Mais attention : ce n’est pas juste un virus informatique qui traîne dans vos fichiers sans rien faire.
« Malware » est un terme générique qui englobe toute une famille de logiciels développés dans un seul but : faire du mal à votre système informatique, à vos données ou à votre entreprise.
Il peut aussi bien :
- espionner vos activités ;
- voler des informations sensibles ;
- détruire des fichiers ;
- bloquer totalement un réseau en exigeant une rançon.
On peut le comparer à un cambriolage numérique : il s'introduit chez vous, souvent à votre insu, fouille partout, vole ce qui l’intéresse… et parfois, il laisse même un mot (le ransomware).
Les 6 types de malwares les plus répandus
#1 Le virus
Le virus informatique, c’est un peu la vieille école du malware. Il ne se contente pas d’infecter un fichier : il cherche à se répliquer pour contaminer d’autres programmes ou machines. Il agit souvent de manière furtive, en attendant que le fichier ou l'application infecté soit lancé.
Historiquement très répandu dans les années 90 et 2000, il est moins courant aujourd’hui, parce que d’autres formes plus sophistiquées l’ont peu à peu remplacé. Mais il reste actif, surtout dans des contextes où les systèmes ne sont pas régulièrement mis à jour.
Un virus peut avoir plusieurs effets :
- ralentissement du système ;
- corruption de fichiers ;
- dysfonctionnement d’applications ;
- voire destruction complète de données.
Il est souvent utilisé comme vecteur d’entrée pour d’autres types de malwares.
☝️ Notez que certains virus modernes ne cherchent plus à détruire, mais à exfiltrer des données en toute discrétion. Leurs auteurs misent sur la persistance plutôt que sur le chaos immédiat.
#2 Le cheval de Troie
📖 Vous connaissez l’histoire : les Grecs offrent un immense cheval en bois aux Troyens. Cadeau empoisonné, puisqu’à l’intérieur se cachaient des soldats prêts à envahir la ville.
En cybersécurité, c’est exactement la même chose. Le cheval de Troie se présente sous la forme d’un fichier, d’une application ou même d’un email tout à fait anodin. Une mise à jour, une facture, une pièce jointe avec un intitulé rassurant… Une fois exécuté, il ouvre une porte dérobée dans votre système.
Cette « backdoor » permet à l’attaquant d'accéder à distance à votre machine, souvent sans que vous vous en rendiez compte.
Il peut alors observer, exfiltrer des données, installer d’autres malwares ou prendre le contrôle de tout ou partie du système.
💡 Ce type de malware est particulièrement utilisé dans des attaques ciblées contre les entreprises. Les cybercriminels l’emploient pour préparer le terrain avant une attaque plus massive : vol de données, chiffrement via ransomware, sabotage, etc. Bref, avec les chevaux de Troie l’emballage est joli, mais l’intérieur est rarement festif.
#3 Le ransomware
Le ransomware est probablement le plus redouté dans le monde professionnel.
Le ransomware, ou rançongiciel, chiffre l’ensemble des données d’un poste ou d’un réseau, puis demande une rançon, pour fournir la clé de déchiffrement. En clair : vos documents, bases de données, outils métier deviennent inaccessibles… vous ne pouvez alors plus utiliser aucune application et devez payer une rançon pour retrouver le bon fonctionnement de vos outils. Il s'agit d'une forme de cyberattaque qui touche un nombre non négligeable d'entreprise.
⚠️ Certaines organisations préfèrent payer pour reprendre rapidement leur activité, mais attention : rien ne garantit que les cybercriminels tiendront leur promesse.
Parmi les rançongiciels connus qui ont fait des dégâts, LockBit, Conti ou Ryuk ont déjà paralysé des hôpitaux, des collectivités, des groupes industriels… et des PME. Autre fait à savoir : une étude de Sophos estime que le coût moyen d’une attaque par ransomware atteint environ 1 million d'euros. Ces coûts incluent la rançon, estimée à 142 000 euros en moyenne, mais aussi la perte d’exploitation, la réputation… et la gestion de crise.
#4 Le spyware
Ce programme malveillant est un logiciel espion qui agit en toute discrétion. Il espionne en douce vos faits et gestes : ce que vous écrivez sur votre clavier, ce qui apparait sur votre écran, où vous naviguez, etc.
Il est donc particulièrement dangereux si vous traitez des informations sensibles ou confidentielles comme des mots de passe ou des numéros de carte bancaire. Il est souvent installé via un cheval de Troie ou une faille de sécurité.
Certaines versions sont même capables d’activer la caméra ou le micro de l'appareil hôte, sans que vous le sachiez. Vous imaginez facilement à quel point il peut être dangereux dans un contexte professionnel.
Par nature caché, un spyware peut fournir des informations stratégiques à des concurrents pendant une longue durée, ou conduire à des fuites massives de données clients.
#5 L’adware
L’adware (advertising software) est un virus publicitaire extrêmement envahissant. Une fois que vous êtes infecté, le ver se propage et vous inonde de publicités, souvent des pop-up.
Vous le trouvez agaçant, mais inoffensif ? Pensez qu'il peut tout de même ralentir considérablement un système ou rediriger vos recherches vers des sites douteux.
Ce type de logiciel est généralement une porte d’entrée vers le pire. Et s’il ne vole pas de données à proprement parler, il peut servir de passerelle vers des malwares plus virulents.
☝️ Certains adwares enregistrent aussi des données comportementales pour les revendre à des tiers. Si vous faites face à une infection par un malware de ce type, restez vigilant et sécurisez au plus vite la faille de sécurité.
#6 Le rootkit
Le rootkit, qu'on appelle aussi maliciel furtif, est le roi de la discrétion. 🥷
Ce logiciel se cache dans les couches profondes du système, et est ainsi très difficile à détecter. Il est aussi d'une grande dangerosité, puisqu'il permet à un attaquant de prendre le contrôle total d’un système, souvent en masquant sa propre présence et celle d’autres malwares.
Son nom vient du fait qu’il donne un accès root (administrateur) à distance, sans être détecté par les antivirus classiques.
Ce type d’attaque est redoutable en entreprise, car il peut permettre à l’attaquant de rester plusieurs semaines, voire mois, dans un système sans éveiller les soupçons, collectant des informations, créant des failles, et préparant une attaque de plus grande envergure.
Autant dire qu'il vaut mieux savoir détecter rapidement chaque intrusion de malware dans vos machines !
Comment reconnaître une infection de malware ?
Pour vous protéger au mieux des malwares, vous devez être capables de reconnaître rapidement les symptômes de l'infection. Certains comportements inhabituels doivent immédiatement vous alerter.
Par exemple :
- vous constatez des ralentissements inhabituels de votre ordinateur, sans raison apparente ;
- des programmes, des fenêtres ou des applications se lancent toutes seules ;
- des messages d’erreurs étranges surgissent sans explication ;
- beaucoup de publicités envahissantes apparaissent ;
- votre navigateur a changé de moteur de recherche sans que vous n'ayez rien fait.
Tous ces symptômes sont autant de signaux qui peuvent indiquer qu'un logiciel malveillant a mis à mal votre sécurité informatique. Dans un environnement professionnel, un simple spyware peut suffire à compromettre des données sensibles ou à entraîner une fuite d’informations stratégiques. Il est donc essentiel de savoir supprimer les différents types de malwares.
Comment supprimer les malwares ?
Une fois que vous avez pu identifier avec certitude le malware qui infecte votre ordinateur, voici comment vous pouvez procéder pour l'éliminer.
Les étapes à suivre
- D'abord, déconnectez l'appareil d’internet. En étant hors ligne, vous empêchez le hacker de contrôler en temps réel votre ordinateur via un accès à distance. Cela prévient également le risque de détérioration de votre réseau informatique.
- Redémarrez en mode sans échec. Que vous soyez sous Windows ou un autre système d'exploitation, cela se fait très facilement.
- Scannez avec un antivirus fiable. Le but est que votre antivirus détecte quels fichiers ont pu être endommagés par l'attaque malveillante.
- Supprimez ou mettez en quarantaine les fichiers infectés. Si un virus infecte un fichier, le pire est qu'il se propage à d'autres. Mieux vaut donc les isoler ou les supprimer pour éviter cela. Si vous avez des fichiers qui requièrent une vigilance particulière, il est préférable d'en avoir une sauvegarde au cas où vous seriez amené à en supprimer une version.
- Mettre à jour le système et les logiciels. Parfois, votre vulnérabilité informatique peut s'expliquer simplement par l'utilisation d'outils obsolètes. En étant à jour, vous réduisez les risques de rencontrer d'autres malwares via la même faille.
- Changez les mots de passe. Après ce nettoyage, n'oubliez pas de changer vos accès, renforcez-les si cela est possible.
Et si rien ne marche ?
En dernier recours, vous devrez envisager le reformatage de votre appareil.
Ou bien, faites appel à un professionnel de la cybersécurité. La suppression des malwares est parfois difficile et n'est pas sans risque à faire soi-même.
Pour le reste, ayez en tête que la prévention est la clé d'une protection efficace.
Comment se protéger des malwares ?
1. Formez vos équipes (surtout les non-techs)
Le plus grand facteur de vulnérabilité de votre sécurité informatique est souvent l'aspect humain.
Vous pouvez avoir les meilleurs outils de détection de malware, si votre équipe ne sait pas s'en servir, votre protection sera inutile.
En cela, la formation est votre meilleure arme et votre premier levier d'action. La plupart des hackers parviennent à leurs fins en exploitant une faille humaine. Par exemple, une méthode connue est l'envoi d'un mail poussant à cliquer sur des liens douteux, ou à télécharger une pièce jointe.
💡 La culture de la cybersécurité est essentielle pour vous protéger ! Pour développer la vigilance collective, vous devez faire en sorte que chacun adopte les bons réflexes. Une idée simple pour accompagner cette formation est d'intégrer des exercices de simulation (phishing, comportements à risque, etc.). Ces entraînements aident à transformer la sensibilisation théorique en des comportements durables.
2. Mettez en place une vraie PSSI
Une Politique de Sécurité du Système d'Information (PSSI) est indispensable pour vous protéger efficacement.
Plus qu'un simple document, la PSSI est votre colonne vertébrale en matière de cybersécurité. Une PSSI bien conçue permet d'établir les bonnes pratiques vous permettant de vous protéger :
- limiter les accès selon les rôles ;
- imposer des mots de passe robustes et modifiés régulièrement ;
- généraliser l’authentification multifacteur ;
- établir des procédures claires pour réagir en cas d’incident.
☝️ Une PSSI n’est utile que si elle est comprise, appliquée et mise à jour en fonction de vos besoins. Toutes ces bonnes pratiques sécurisées doivent être communiquées à vos collaborateurs, y compris les prestataires externes.
3. Choisissez les bons outils
La boîte à outils du bon responsable informatique s’est bien étoffée ces dernières années.
Antivirus nouvelle génération, pares-feux intelligents, VPN d’entreprise, etc. Le défi, c’est de choisir des solutions :
- compatibles entre elles ;
- bien configurées ;
- adaptées à votre environnement.
Alors, avant de vous équiper, posez-vous les bonnes questions : Quel est votre niveau de risque ? Quels postes ou serveurs sont les plus sensibles ? Qui administre quoi ? Vos équipes savent-elles interpréter une alerte ?
Une fois que vous aurez les réponses, vous pourrez trouver les outils adaptés selon le nombre de postes à sécuriser, le degré de dangerosité et quelle complexité d'utilisation vous pouvez vous permettre.
💡 Dans tous les cas, privilégiez les outils capables de centraliser les alertes et de générer des rapports clairs. Vous gagnerez en temps… et en sérénité.
4. Mettez à jour. Toujours.
Il n'y a pas de secret, la sécurité informatique est un secteur toujours en évolution et les cybercriminels font, eux aussi, des progrès.
Ils ont une routine bien rodée : ils scrutent les failles connues. Et celles qui ne sont pas corrigées deviennent leurs portes d’entrée préférées. Pour contrer cela et que vos outils restent opérationnels, il faut donc vous assurer qu'ils soient à jour. Il faut tout mettre à jour et de façon régulière.
Le système d’exploitation ? Indispensable.
Les logiciels métier ? Aussi.
Les navigateurs, extensions, plugins ? Absolument.
Les appareils réseau ? Bien sûr (on oublie trop souvent les routeurs, NAS, objets connectés).
Chaque version obsolète est une brèche potentielle dans votre sécurité. Et dans un monde où le temps de réaction entre la découverte d'une faille et son exploitation par un hacker se compte parfois en heures, la réactivité est votre meilleur allié.
💡 Le mieux est de mettre en place une politique de gestion des correctifs automatisée, avec alertes en cas d’échec. Testez ensuite les mises à jour critiques sur une machine pilote avant le déploiement à échelle réelle.
5. Sauvegardez régulièrement
Dernier rempart, mais pas des moindres : la sauvegarde.
Car même avec toutes les précautions du monde, un incident peut toujours survenir. Et quand il frappe, vous devez pouvoir restaurer votre activité… sans céder à la panique (ou à la rançon).
Pour ne pas tout perdre du jour au lendemain, ne remettez pas à plus tard vos sauvegardes. Les pirates n’attendent pas votre prochaine réunion pour attaquer.
Mettez en place une stratégie de sauvegarde à la fois locale (disque dur, serveur interne) et dans le cloud. Assurez-vous que les sauvegardes soient automatisées, chiffrées et testées régulièrement. Car une sauvegarde qui ne fonctionne pas, c’est comme une alarme débranchée.
Le malware : on résume !
Vous en savez maintenant plus sur le malware qui désigne toute forme de logiciel malveillant. Vous savez à quel point ils sont dangereux : ils sont capables d'espionner et voler vos données. Ils peuvent même bloquer votre ordinateur.
Que ce soit sous la forme de virus, chevaux de Troie, ransomwares, ou autre, l'essentiel est de savoir les repérer et les supprimer, mais surtout de les empêcher d’entrer dans votre système informatique.
Pour cela, la clé est une bonne hygiène numérique. Pensez à construire une culture de la cybersécurité dès maintenant. Et demain ? Avec l’IA et les objets connectés … les malwares pourraient changer de forme. Mais l’enjeu reste le même : la protection des machines et des données sensibles.

Maëlys De Santis, Growth Managing Editor, a débuté chez Appvizer en 2017 en tant que Copywriter & Content Manager. Sa carrière chez Appvizer se distingue par son expertise approfondie en stratégie et marketing de contenu, ainsi qu'en optimisation SEO. Titulaire d'un Master en Communication Interculturelle et Traduction de l'ISIT, Maëlys a également étudié les langues et l'anglais à l'University of Surrey. Elle a partagé son expertise dans des publications telles que Le Point et Digital CMO. Elle contribue à l'organisation de l'événement SaaS mondial, B2B Rocks, où elle a participé à la keynote d'ouverture en 2023 et 2024.
Une anecdote sur Maëlys ? Elle a une passion (pas si) secrète pour les chaussettes fantaisie, Noël, la pâtisserie et son chat Gary. 🐈⬛