La fuite de données : mieux vaut prévenir que guérir !
En 2024, 5 919 fuites de données ont été déclarées à la CNIL, soit une augmentation de 29 % par rapport à 2023 ! Voici un problème à ne pas prendre à la légère !
À mesure que les enjeux liés à la cybersécurité s’amplifient, vous devez plus que jamais redoubler de vigilance et vous prémunir des retombées fâcheuses (en particulier juridiques et financières) d’une violation de vos informations.
Mais pour mieux endiguer ce phénomène, encore faut-il le comprendre et connaître les facteurs qui favorisent la fuite de données. Et surtout, mieux vaut prévenir que guérir, en déployant dans votre organisation les meilleures mesures de sécurité informatique, à la fois techniques et organisationnelles.
Ça tombe bien, on est là pour vous expliquer tout ça !
Qu’est-ce qu’une fuite de données ?
Petite définition pour commencer
La fuite de données se hisse parmi les incidents de cybersécurité les plus courants.
Elle désigne le fait que des hackers accèdent, contre votre volonté, aux informations confidentielles et sensibles de votre entreprise, à l’exemple des données médicales ou encore de celles liées au développement de votre business.
L’objectif pour les pirates ? Se servir de ces data afin de :
- nuire à votre réputation ;
- vous faire chanter ;
- ou, plus communément, les vendre sur le Dark Web. En effet, certaines informations, comme les données bancaires, les papiers d’identité ou tout simplement les identifiants de connexion des victimes, se vendent à prix d’or !
Ce problème, qui engendre parfois des conséquences très coûteuses (voire fatales !), touche tout type de structure, même les gouvernements et les institutions.
💡 À savoir : la fuite de données s’inscrit dans le phénomène plus large de violation des données, au même titre que la violation d’intégrité (modification non autorisée des informations) et la violation de disponibilité (mise en indisponibilité, voire suppression des data).
Les chiffres de la fuite de données en France en 2024
Si ce phénomène inquiète les entreprises, c’est parce qu’il gagne en importance chaque année.
En effet, en 2024, la France a connu une explosion des fuites de données : la CNIL a enregistré au total 5 919 incidents, soit une hausse de 29 % par rapport à 2023. Ces chiffres représentent environ 16 fuites par jour, exposant potentiellement les informations de 8 millions de personnes
Les entreprises du territoire sont en première ligne, puisque les cyberattaques les concernant ont augmenté de 25 %, ciblant particulièrement les secteurs de la finance, du commerce et des administrations publiques.
Et au niveau des coûts, on constate une tendance également à la hausse. D’ailleurs, d’après le rapport annuel d’IBM Cost of a Data Breach, le montant moyen des frais associés à une violation de données en France a atteint 3,85 millions d'euros en 2024.
La fuite de données constitue donc une menace majeure, en constante progression, et les mois qui viennent de s’écouler ne laissent rien présager de bon…
Les différents types de fuite de données
Comprendre les origines de la fuite de données, c’est déjà renforcer votre processus de cybersécurité.
👉 Voici les différents types d’incidents que votre entreprise sera susceptible de rencontrer :
- Les erreurs humaines : ce type de fuite de données, classique, survient lorsqu’un collaborateur commet une maladresse, comme l’envoi d’informations sensibles à la mauvaise personne. Ici, rien de volontaire, mais l’impact peut être majeur !
- Les cyberattaques : menées par les cybercriminels, elles visent à infiltrer les systèmes pour voler des datas confidentielles. Ransomwares, phishing, exploitation de failles… on dénombre de nombreux modes opératoires.
- Les fuites internes (insider threats) : elles proviennent de l’intérieur de l’organisation. Il s’agit souvent de l’œuvre d’un salarié mécontent, d’un prestataire négligent ou d’un ancien collaborateur malveillant, qui exfiltre des données, parfois à des fins de vengeance ou de revente.
- Les pertes ou vols de supports physiques : on parle par exemple ici d’une clé USB égarée, d’un ordinateur volé dans le train ou encore d’un disque dur oublié dans un café.
- Les erreurs de configuration cloud : avec la généralisation du cloud, certaines mauvaises pratiques, telles que le stockage de fichiers sensibles dans des répertoires publics, se multiplient. Conséquence : les données se retrouvent exposées à tout internet.
Les risques associés à la fuite de données
D’important frais
En 2018, le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD) est entré en vigueur, dans le but de renforcer la sécurité des informations personnelles des internautes, et également d’inciter les organisations à davantage prendre conscience de ces enjeux.
Par conséquent, la fuite de données, en particulier dans des secteurs réglementés tels que celui de la santé, entraîne souvent des amendes très salées pour les entreprises.
👉 À titre d’illustration, en avril 2022, la CNIL a infligé à la société Dedalus Biologie une amende de 1,5 million d’euros suite à une fuite massive d’informations médicales touchant environ 500 000 personnes.
Des informations stratégiques dévoilées
N’oublions pas que les données volées dans les organisations ne concernent pas uniquement les clients (identité, informations bancaires, numéro de sécurité sociale, etc.).
Il peut également s’agir de data stratégiques, relatives à vos innovations, vos brevets en cours, vos plans de développement. Imaginez un peu si elles se perdent dans la nature… voire tombent entre les mains de vos concurrents !
Une réputation ternie
Enfin, il arrive que ce type d’incident soit médiatisé.
Conséquence : l’entreprise concernée perd alors la confiance de ses clients, de ses partenaires ou encore de ses investisseurs, qui la jugeront inapte à assurer la sécurité des données.
Comment prévenir la fuite de données ? 9 bonnes pratiques à connaître
En matière de fuite de données, mieux vaut prévenir que guérir !
Voici donc quelques bonnes pratiques à observer pour diminuer les risques et les vulnérabilités.
#1 Auditer la situation de l’entreprise
Où se situe vraiment votre organisation quant à la protection de ses informations ? Pour y voir plus clair, certains experts recommandent de procéder à une AIPD, ou Analyse d’Impact relative à la Protection des Données.
Généralement mise en œuvre pour se conformer au RGPD, elle implique d’auditer les usages de votre entreprise pour :
- identifier les risques ;
- comprendre quelles seraient les conséquences en cas de faille de sécurité ou de violation de vos informations.
Ainsi, vous disposez d’un état des lieux précis pour déployer les mesures adéquates.
💡 Notre conseil : avec un logiciel tel que Threat Watch, vous surveillez en continu votre niveau d'exposition aux menaces potentielles et prenez ainsi les mesures appropriées pour atténuer les risques.
#2 Mettre en place un processus de gestion de crise
L’instauration de véritables processus de gestion de crise permet, entre autres :
- de savoir quelles réponses rapides apporter en cas de problème, en fonction des différents scénarios déterminés au préalable ;
- de développer en permanence des moyens techniques afin de prévenir les risques ;
- de sensibiliser les équipes à la gestion de la crise, et plus généralement au risque cyber ;
- d’apprendre de vos erreurs suite à un incident, en remettant en question les pratiques en vigueur.
💡 À savoir : les plans de reprise d’activité et les plans de continuité d’activité peuvent s’intégrer dans ces processus de gestion de crise.
#3 Détecter au plus vite les fuites de données
Il incombe aux responsables informatiques de sonder régulièrement la toile et de procéder à une veille régulière pour vérifier si certaines de leurs données ont fuité.
Pour ce faire, la CNIL recommande de réaliser une opération RIFI (Recherche sur Internet de Fuites d’Informations). Elle implique d’automatiser la recherche de potentielles violations à l’aide de l’utilisation de mots clés. Mais attention, cette manœuvre doit être réalisée conformément aux exigences du RGPD !
👉 Pour en savoir plus sur ce sujet, découvrez l’article de la CNIL.
#4 Instaurer une politique de mots de passe
Fuite de données et mot de passe faible vont souvent de pair.
En effet, la vulnérabilité des codes d’accès et identifiants de connexion constitue souvent une porte d’entrée dans vos systèmes. D’où l’intérêt d’instaurer une solide politique de mots de passe, pour éviter les comportements dangereux (utilisation des mêmes identifiants pour plusieurs comptes par exemple).
💡 Parmi les bonnes pratiques à observer, il convient :
- d’employer uniquement des mots de passe complexes (8 caractères minimum, présence de chiffres, de majuscules et de caractères spéciaux) ;
- de les renouveler le plus souvent possible ;
- de veiller à leur confidentialité, en évitant notamment de les communiquer par mail ou de les noter sur un papier ;
- de recourir à des identifiants différents en fonction des services et adresses mail ;
- de privilégier l'authentification forte ou la double authentification.
💡 Notre conseil : pour vous conformer à ces règles, on vous suggère d’utiliser un gestionnaire de mots de passe, comme Specops Password Policy.
#5 Sensibiliser les collaborateurs aux risques
Vous l’aurez compris, les usages des collaborateurs se trouvent bien souvent à l’origine d’une fuite de données. Il n’est pas rare que certains cliquent sur des liens suspects, ouvrent des pièces jointes sans s’assurer de leur origine ou encore partagent du contenu sensible de manière inappropriée.
Face à ce constat, vous comprenez bien l’utilité de les sensibiliser aux différents types de cyberattaque, tels que les tentatives d’hameçonnage.
💡 À savoir : certaines entreprises optent pour le déploiement de fausses campagnes de phishing. De cette manière, elles prennent la mesure des comportements réels de leurs salariés, afin de mieux les former par la suite.
#6 Partager vos informations sensibles de manière sécurisée
Les entreprises sont parfois obligées d’échanger des documents et des informations confidentielles dans le cadre de leurs opérations.
Dans ce cas précis, mieux vaut éviter de passer par une boîte mail ou autres outils peu sécurisés.
💡 Notre conseil : pour partager vos données sensibles, on vous conseille de passer par des logiciels spécialisés comme LockTransfer, solution 100 % française et certifiée par l’ANSSI.
#7 Recourir au chiffrement des données
Le chiffrement des données reste l’une des meilleures façons d’assurer la protection de vos data sensibles, puisqu’elles deviennent illisibles aux yeux des hackers. Ce chiffrement peut concerner différents types d’informations, comme vos mots de passe, mais aussi vos documents et vos communications.
Et bien sûr, de plus en plus d’organisations penchent pour le cryptage complet de leur réseau, grâce à l’utilisation d’un VPN. Ce dernier vous protège lorsque vous vous connectez à un réseau Wi-Fi public par exemple.
#8 Sécurisez tous vos appareils
Pour rappel, l’usage de certains appareils, comme les téléphones mobiles, est souvent à l’origine de fuites de données.
On vous conseille alors de sécuriser tous vos dispositifs, au moyen :
- d’un mot de passe fort qui protègera le terminal en cas de perte ou de vol ;
- d’un VPN qui chiffrera les communications ;
- d’une sensibilisation des utilisateurs, en particulier sur la question de la sécurité des applications qu’ils souhaitent télécharger.
#9 Déployer un système de gestion des accès et des identités
Un système de gestion des accès et des identités, ou identity management and access management, apporte une réponse efficace aux enjeux de sécurité et de confidentialité de la data. Il préserve les organisations des intrusions et autres attaques informatiques.
Ce processus implique, entre autres :
- de déployer la bonne politique d’identification, c’est-à-dire la politique de mot de passe évoquée plus haut ;
- de définir les droits d’accès et les autorisations afin d’éviter, par exemple, que certains collaborateurs accèdent à des données trop sensibles qui ne les regardent pas ;
- de gérer les utilisateurs internes et externes à l’organisation, plus précisément leur suppression ou leur intégration.
Zut, vos données ont fuité ! Comment réagir ?
Vous venez malheureusement de constater que les données de votre organisation ont fuité ?
Bien entendu, renforcez les différents processus de sécurité évoqués précédemment pour éviter qu’une telle chose ne se reproduise.
Toutefois, il existe aussi des obligations juridiques à respecter !
En tout premier lieu, prévenez l’autorité de contrôle, la CNIL en France, de préférence dans un délai de 72h. Au-delà, il vous faudra prouver pourquoi vous avez mis plus de temps, car une notification tardive peut être sanctionnée.
De plus, il convient de fournir un maximum d’éléments à la commission, dans l’objectif de démontrer votre professionnalisme et de faciliter l’arrêt des dégâts :
- Quand avez-vous pris connaissance du problème ? Apportez des preuves afin d’attester votre réactivité.
- Quelle est la nature de la violation des données en question ?
- Dans quel contexte a-t-elle eu lieu ?
- Quelles sont les informations concernées ?
- Combien de personnes seront impactées ?
- Quelles sont les conséquences potentielles de cette fuite de données ?
- Quelles mesures avez-vous déployées pour minimiser les conséquences et pallier une éventuelle nouvelle violation dans le futur ?
En parallèle, le RGPD impose de notifier les utilisateurs, là aussi idéalement dans un délai de 72h. De plus, agir ainsi témoigne que vous faites preuve de transparence, ce qui peut redorer votre image suite à l’incident.
Fuite de données : que retenir ?
La fuite de données demeure un problème bien réel, qui s’intensifie avec les années ! Et les répercussions pour les entreprises sont conséquentes, tant pour leur business que pour leur trésorerie et leur image.
Pour autant, hors de question de vivre la peur au ventre, car des solutions existent ! Bien souvent, une mauvaise gestion des règles de sécurité et les comportements inappropriés des collaborateurs sont le maillon faible dans cette sombre histoire. Ce qui signifie qu’il est possible d’adopter de bonnes pratiques pour prévenir les risques : sensibiliser au mieux les équipes, instaurer une politique de mots de passe, mettre en place un processus d’identity and access management, etc. Pour vous faciliter cette tâche, de nombreux outils peuvent vous accompagner.
Il ne vous reste plus qu’à suivre tous ces précieux conseils, et vous aborderez les mois à venir plus sereinement !

Actuellement Editorial Manager, Jennifer Montérémal a rejoint la team Appvizer en 2019. Depuis, elle met au service de l’entreprise son expertise en rédaction web, en copywriting ainsi qu’en optimisation SEO, avec en ligne de mire la satisfaction de ses lecteurs 😀 !
Médiéviste de formation, Jennifer a quelque peu délaissé les châteaux forts et autres manuscrits pour se découvrir une passion pour le marketing de contenu. Elle a retiré de ses études les compétences attendues d’une bonne copywriter : compréhension et analyse du sujet, restitution de l’information, avec une vraie maîtrise de la plume (sans systématiquement recourir à une certaine IA 🤫).
Une anecdote sur Jennifer ? Elle s’est distinguée chez Appvizer par ses aptitudes en karaoké et sa connaissance sans limites des nanars musicaux 🎤.