Vendez au prix juste en découvrant ces 6 stratégies de pricing
Fixer le prix d’un produit ou service, ça a l’air simple. Et pourtant, c’est souvent là que tout dérape. Trop bas, vous minimisez la valeur perçue. Trop haut, vous perdez le client avant même qu’il ait lu la description.
Entre coût de revient, stratégie de prix, concurrence, marché, cycle de vie, et positionnement, le pricing ne se devine pas : il se travaille. Comme une bonne recette. Et surtout, il se teste, s’ajuste, et s’optimise en fonction de vos objectifs, de vos données et de votre politique de prix. C’est là que tout commence. Ou que tout casse.
Pricing : la science (imparfaite) du bon prix
Déterminer le prix d’un produit, ce n’est pas une simple case à cocher dans un tableur. C’est un processus qui touche à la valeur, à la perception, et à la stratégie commerciale. Un mélange instable entre ce que ça vous coûte, ce que ça vaut, et ce que le consommateur est prêt à payer.
Pourquoi le pricing est un art aussi bien qu’une science ?
La fixation du prix, c’est d’abord une affaire de données : coûts de production, analyse des flux, étude des taux de conversion, modélisation des scénarios. On cherche des repères objectifs, des formules, des repères fixes. Mais voilà : il y a le prix réel… et le prix perçu.
Et c’est souvent là que tout bascule. Parce qu’un prix psychologique, bien pensé, peut vendre trois fois plus qu’un prix rationnel. Parce que l’image de marque joue un rôle que ni les données ni les algorithmes ne captent. Et parce que l’émotion, la rareté ou la stratégie de tarification peuvent tout changer.
Ce qui influence le prix d’un produit ou service
Si vous pensez que tout dépend de vos coûts, il va falloir revoir deux ou trois choses. Voici les principaux facteurs à intégrer avant même de fixer un prix :
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votre marché : tensions, maturité, tendances du marché ;
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la demande : stable ou fluctuante, prévisible ou sensible au prix ;
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la concurrence : qui fixe les prix ? à quel niveau ? sur quelle offre ? ;
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la valeur perçue par le client : selon la catégorie, l’usage, la qualité ;
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les coûts (oui, mais en dernier).
Un bon pricing, ce n’est jamais une réponse unique. C’est une fourchette de prix dans laquelle vous évoluez selon votre stratégie de prix, votre objectif de marge, et le rôle que votre tarification doit jouer (attirer ? rentabiliser ? maximiser ?).
Le rôle du pricing dans la stratégie commerciale
Fixer les prix, c’est choisir son positionnement, ses clients, ses enjeux de rentabilité. Le prix de vente parle autant que le produit lui-même : il raconte si vous êtes là pour faire du volume, de l’image ou du revenu.
👉 Un bon pricing peut :
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soutenir une stratégie d’acquisition,
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maximiser votre marge,
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renforcer votre avantage concurrentiel,
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ou tout simplement vous sortir du rouge.
Autrement dit : votre stratégie de pricing joue un rôle bien plus décisif qu’un simple tarif. Et elle évolue. Avec le temps, le marché, les données. Comme tout ce qui vit.
Panorama des 6 grandes stratégies de pricing
1) Prix basé sur les coûts : le réflexe comptable
C’est la base. Vous calculez le coût de revient, ajoutez une marge, et voilà un prix de vente bien carré. Le souci ? Le client, lui, ne voit que la dernière ligne. Et ce prix, aussi justifié soit-il, ne tient pas compte de la perception, du positionnement, ni du concurrent qui a triché sur ses coûts pour vendre moins cher.
✅ Avantage : logique, simple, prévisible.
❌ Inconvénient : être déconnecté de la valeur perçue et de la demande.
2) Prix en fonction de la concurrence : pour ne pas se faire écraser
Bienvenue dans le monde de la stratégie défensive. Vous ajustez les prix selon ceux de vos concurrents, histoire de ne pas perdre votre part de marché. Utile dans un secteur très concurrentiel, cette méthode a ses limites : vous suivez la course, mais vous ne la menez jamais.
🎯 À réserver quand :
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la différenciation produit est faible,
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la concurrence est agressive,
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le pricing power vous échappe.
3) Stratégie de pénétration : casser les prix pour entrer fort
C’est la technique du pied dans la porte : proposer un prix plus bas, souvent temporaire, pour séduire rapidement un marché ou une cible nouvelle. Parfaite pour un lancement, surtout dans le commerce ou les services en ligne. Mais il faut savoir remonter le prix fixé une fois la base acquise… sans perdre ses clients.
✅ Objectif : gagner en volume, pas en marge.
❌ Risque : s’enfermer dans une image bas de gamme ou griller son positionnement.
4) Stratégie d’écrémage : viser haut, vendre peu mais bien
Ici, on fait tout l’inverse. On fixe un prix élevé (volontairement)... pour valoriser un produit premium, renforcer l’image de marque et surtout maximiser le revenu par vente. C’est la stratégie de l’édition limitée, du lancement exclusif… et du "pas pour tout le monde". Et ça fonctionne.
Conditions pour que ça marche :
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une valeur perçue forte,
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une offre différenciante,
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une cible prête à payer un prix pour la rareté.
5) Tarification dynamique : jouer avec le temps, les flux, les données
Aussi appelée dynamic pricing, cette stratégie de pricing dynamique repose sur l’analyse en temps réel du marché, de la demande (et parfois même du comportement du consommateur). Utilisée dans les marketplaces, le tourisme ou l’événementiel, elle permet de varier les prix en fonction :
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de l’heure ou du jour,
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du stock restant,
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de l’algorithme,
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de la pression sur le service.
C’est puissant. Mais ça demande un sacré niveau de maturité data.
6) Prix psychologique : faire mouche sans baisser la garde
C’est le règne du 9,99 €. De la perception plus que de la logique. Dans cette stratégie, on joue sur les émotions, les biais cognitifs et la valeur perçue. Un prix psychologique ne se base ni sur les coûts ni sur la concurrence : il exploite notre cerveau. Et il est diablement efficace pour améliorer le taux de conversion, surtout dans les offres B2C.
Il peut aussi renforcer votre image, donner un sentiment de bonne affaire, ou créer l’impulsion d’achat.
Aucune stratégie n’est parfaite ! Chacune a ses atouts, ses risques, ses effets secondaires... Ce qui compte ? Bien définir la vôtre en cohérence avec votre business, vos clients et vos objectifs. Et surtout, de ne jamais la figer : un prix, ça vit.
Choisir (et adapter) sa stratégie de pricing
Pas de recette miracle, pas de modèle parfait. Le bon pricing, c’est celui qui colle à votre produit, à votre marché, et à vos objectifs stratégiques. Mais encore faut-il savoir analyser les bons facteurs, utiliser les bons outils, et avoir la bonne approche. Parce qu’une fixation des prix mal pensée peut plomber une croissance prometteuse.
Quels facteurs analyser avant de fixer un prix ?
Avant même de penser tarif, posez-vous une seule question : que voulez-vous vraiment maximiser ? Le volume, la marge, la valeur perçue, la part de marché ? Votre décision tarifaire dépendra directement de cet objectif principal. Voici les éléments à étudier pour établir une stratégie de pricing cohérente :
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une étude de marché complète : taille, maturité, pression concurrentielle ;
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la sensibilité au prix de votre cible : consommateur, acheteur pro ou public général ;
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la valeur perçue par rapport à la valeur réelle ;
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le cours du temps : saisonnalité, cycle de vie, moments clés de l’activité commerciale ;
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vos coûts, bien sûr… mais aussi la capacité à soutenir une tarification compétitive.
C’est l’ensemble qui compte. Et chaque facteur, s’il est négligé, peut fausser tout votre système de pricing.
Comment tester, ajuster et optimiser ses prix ?
Fixer des prix, c’est une chose. Les faire vivre, c’en est une autre. Tout bon pricing basé sur des données doit être évalué et ajusté dans le temps. C’est ce qu’on appelle la mise en œuvre active d’une stratégie de tarification. Voici quelques outils d’optimisation des prix et de contrôle qualité à déployer :
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tests A/B avec variation des prix pratiqués,
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simulation d’élasticité prix selon les profils,
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suivi des flux de conversion selon le niveau tarifaire appliqué,
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analyse des indicateurs liés à la valeur, au volume, à l’image de marque.
Le but ? Détecter les modèles qui fonctionnent, ajuster les prix en continu, et éviter les effets de seuil qui bloquent la vente.
Quand et pourquoi faire évoluer sa stratégie de prix ?
Le pricing, c’est tout sauf figé. Il évolue en fonction :
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de l’environnement économique (ex. : inflation, évolution du pouvoir d’achat),
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de l’offre et la demande, toujours en mouvement,
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de l’expérience acquise et des retours terrain,
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de la vie du produit (du lancement à la fin de commercialisation).
Changer de stratégie, ça ne veut pas dire tout réécrire. Ça signifie adapter l’approche, mieux répondre au marché actuel, réaffirmer votre positionnement, et garder le contrôle sur votre pricing power.
Les bonnes pratiques à retenir… et les pièges à éviter
Le pricing, c’est une stratégie vivante. Et comme toute stratégie, elle se construit avec des repères solides, et s’écroule à la première erreur. Parmi les pratiques qui renforcent votre impact : une analyse régulière des performances, un suivi fin de votre modèle de tarification, et une vraie écoute terrain (retours des clients, données des équipes, signaux faibles du marché).
Mais ce qui plombe un pricing, c’est souvent beaucoup plus basique :
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des prix copiés/collés sur la concurrence, sans réflexion,
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une absence d’ajustement quand le contexte évolue,
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une mise en œuvre trop rigide, déconnectée du consommateur,
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un raisonnement court-termiste, sans cohérence avec le positionnement.
Bref : un bon prix n’est pas un bon chiffre. C’est un choix stratégique, qui reflète autant la gestion interne que l’expérience client. Et c’est là que tout se joue.
La tarification comme levier-clé
Le prix n’est jamais un détail. Il porte votre offre, votre image et votre ambition... Choisir la bonne stratégie de pricing, ce n’est pas juste "faire payer" : c’est construire un modèle commercial stable, cohérent (et capable d’évoluer !). Et surtout, c’est assumer une vision. Parce qu’un bon pricing, ce n’est pas un compromis : c’est une promesse. À vous de l’appliquer avec lucidité, rigueur… et un peu d’audace.

Actuellement en deuxième année de licence de gestion des entreprises à Montpellier Management, Ainhoa Carpio-Talleux a embarqué dans l’univers d’Appvizer, où elle jongle avec les mots et les idées en tant que Copywriter et Content Manager.
Jeune et déterminée, elle se démarque par son ambition, sa curiosité et son esprit d’initiative, qui lui permettent de s’approprier avec aisance les codes de l’écriture aux côtés des plumes les plus expérimentées.
Une anecdote sur Ainhoa ? Entre deux pas de danse, elle repère déjà les prochaines tendances mode.