

Si le logiciel libre et les communs numériques constituaient la meilleure piste à envisager pour reconquérir notre souveraineté numérique ? Tristan Nitot prend la parole sur le sujet.
Le média de ceux qui réinventent l'entreprise
Qu’est-ce que la FinTech ?
En quelques mots, c’est à la fois la révolution numérique déferlant sur le monde de la finance à coups d’innovations technologiques, et ses acteurs, les jeunes pousses disruptives cassant les codes du marché.
Une tendance qui engendre une qualité de service accrue et une baisse des prix, mais qui nécessite toutefois de porter une attention particulière à la cybersécurité et la protection des données.
Le terme FinTech est le résultat de la contraction de Finance et Technologie, ou plutôt de financial services technology puisqu’il nous vient de l’anglais.
Il désigne des entreprises, principalement des start-up, proposant des technologies et des modèles innovants en matière de produits et de services financiers.
La FinTech a émergé dans un contexte :
La demande vers des services financiers plus transparents, accessibles, innovants, mobiles et moins coûteux a en effet fortement augmenté.
Pour y répondre, les technologies du numérique et de l’intelligence artificielle se sont imposées naturellement.
Elles ont peu à peu transformé le paysage et les métiers de la banque, de l’assurance, de l’investissement et de la gestion des actifs, notamment grâce aux renforcements de la réglementation financière et aux évolutions en stockage et gestion des données électroniques, avec l’open data et le cloud.
De nombreuses références de la FinTech sont internationales, basées principalement en zone Asie-Pacifique.
KPMG établit tous les ans un classement FinTech 100, avec les 50 leaders mondiaux (leading 50) et les acteurs émergents et disruptifs (emerging 50).
Top 10 des leaders mondiaux FinTech 2019 :
☝️ L’Europe n’est pas en reste, le nombre de licornes FinTech européennes a triplé depuis 2016.
En 2018, il y a eu 40 milliards de dollars d’investissements dans les FinTech.
En 2019, dans le classement Fintech 100 de KPMG, 4 des FinTech émergentes étaient françaises :
→ Il y a eu Leetchi (cagnotte collaborative en ligne) en 2016 ;
→ Alan (assurance), iBanFirst (banking-as-a-service), Lydia (application de paiement mobile), PayFit (paie et RH en ligne) et Qonto (néobanque) en 2017 ;
→ +Simple (courtier en assurances) et Shift Technology (détection de fraude à l’assurance par l’IA) en 2018.
Selon l’association France FinTech :
7 FinTech françaises ont intégré le Next40 en 2019.
La société de gestion NewAlpha Asset Management et le cabinet de conseil Exton Consulting se sont associés pour dresser un état des lieux de la FinTech en France, via un mapping et un rapport établis à fin 2019, présentés à l’occasion du dernier salon Paris FinTech.
Voici la cartographie la plus récente des FinTech françaises, par secteur et par ancienneté, démontrant leur dynamisme mais aussi leur stabilité, notamment avec le poids croissant des FinTech en activité depuis plus de 5 ans :
cartographie fintech pdf disponible sur mappingfintech.com © NewAlpha Asset Management/Exton Consulting
On peut classifier les FinTech de deux manières :
Les FinTech par public cible, avec des exemples d’acteurs français:
Selon une étude réalisée par le cabinet CB Insights, les FinTechs se sont d’abord attaquées au marché des particuliers pour disrupter le secteur bancaire et offrir une nouvelle expérience client.
Les investisseurs sont néanmoins restés frileux, les coûts d’acquisition de nouveaux clients étant très importants (on se souvient notamment des banques en ligne offrant 80 € pour toute souscription, le double pour un parrainage).
Les néobanques (Compte Nickel) sont depuis venues faire concurrence à la banque en ligne grâce à un paramétrage plus libre et plus autonome des outils, avec des services cependant limités (pas de chéquiers, d’épargnes ni de découverts possibles).
Parmi les autres offres FinTech BtoC, on recense les applications :
D’après la même étude de CB Insights, l’offre business to business s’est développée de façon plus conséquente en attirant plus d’investisseurs. Dès 2016, elle représentait 50 % des FinTech.
La banque mobile BtoB y a aussi trouvé sa place, séduisant les entreprises, autoentrepreneurs inclus, grâce à un parcours client fluidifié, des procédures d’ouverture rapides, des offres sur mesure et des tarifs défiant ceux de la banque traditionnelle.
Parmi les autres services financiers proposés aux entreprises :
La cible est ici multiple, entre business et particuliers.
C’est par exemple le cas des plateformes de financement participatif, mettant en relation des entrepreneurs et des investisseurs, particuliers ou professionnels. On en compte plusieurs sortes :
Voici quelques segments porteurs :
Ces plateformes spécialisées dans les solutions de paiement se sont développées avec l’essor du e-commerce pour renouveler les offres, notamment en paiement de détail (cartes de paiement, passerelles de paiement, paiement sur mobile, etc.).
Elles représentent 20 % des FinTech françaises.
Pour n’en citer que trois :
Il y a pas que les banques, les assurances aussi ont leurs FinTech, et elles représentent le 2e segment le plus porteur en France avec une cinquantaine d’entreprises :
Juste derrière les InsurTech, les plateformes de crowdfunding et de courtage augmenté en financement, comptent près d’une cinquantaine d’acteurs, dont Younited Credit, October, HelloPrêt et Pretto.
Cela va du conseil en placement, à l’image d’Active Asset Management (analyse de portefeuille, stratégies d’allocation d’actifs dynamiques basées sur la gestion des risques), au trading nouvelle génération.
Le Trading Haute Fréquence, par exemple, est une pratique qui consiste à transmettre de façon automatisée et très rapide des ordres sur les marchés financiers, via des plateformes de transactions, à l’aide d’algorithmes.
Contraction de regulation & technology, ces entreprises ont le vent en poupe.
Elles se concentrent sur la conformité des acteurs bancaires et les contraintes réglementaires en termes de connaissance client (Fortia ou Neuroprofiler).
Elles proposent des solutions de gestion automatisée et intelligente (finance comportementale) dans le domaine de la conformité et de la gestion des risques, grâce au big data et au machine learning.
Grâce à Bpifrance, qui soutient la FinTech française pour l’élever au rang des leaders mondiaux, des représentants ont pu assister au Fintech Festival de Singapour en novembre 2019 et présenter, entre autres, leur savoir-faire technologique lié à la DSP2 (nouvelle directive européenne relative au paiement) dont un équivalent doit être mis en place à Singapour en 2020, selon Younited Credit.
En ce qui concerne les événements à venir, notons à l’agenda :
Pour 2020, on peut déjà relever trois tendances majeures :