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Les défis du dernier kilomètre

Le dernier kilomètre semble requérir une attention toute particulière de la part des professionnels de la logistique.

En effet, ce maillon final de la supply chain s’avère source de nombreux défis à relever, à cause entre autres de la saturation des centres urbains. Allier rapidité et efficacité, tout en réduisant les coûts et les impacts environnementaux… tels sont les nouveaux challenges à relever.

Nous revenons aujourd’hui sur cette notion de dernier kilomètre, afin d’en saisir tous les enjeux mais aussi de découvrir quelles sont les innovations et les bonnes pratiques à adopter pour optimiser la dernière partie de la chaîne logistique.

En route !

Dernier kilomètre : définition

Le dernier kilomètre est une notion servant à définir la logistique mise en place, dans la chaîne transitant entre l’entrepôt et le destinataire, lorsque la livraison se rapproche de sa destination finale.

Le dernier kilomètre concerne donc aussi bien :

  • le B2B : dernière étape d’approvisionnement des magasins en stocks de marchandises, des usines en pièces détachées, etc.,
  • le B2C : livraison à domicile, en point-relais, etc. Plus d’enjeux relèvent de ce type d’activité à cause de l’explosion des ventes en ligne ces dernières années !

Mais le terme de «dernier kilomètre» doit toujours être replacé dans son contexte. En effet, cette expression s’est généralisée du fait que ce dernier chaînon se révèle plus coûteux et complexe à gérer pour les entreprises. Pourquoi ? À cause des problématiques liées au manque de mutualisation des livraisons.

Par conséquent, dans les agglomérations, cette notion est vraiment appliquée au dernier kilomètre (voire moins). En revanche, dans les zones rurales, elle peut concerner les 15-20 kilomètres finaux.

Les enjeux de la logistique du dernier kilomètre

Le dernier kilomètre représente de nombreux enjeux. Et pour cause, on estime qu’il pèse pour 20% du trafic routier en France, et occupe 30% de la voirie.

Le coût de la logistique

Selon une étude Capgemini, intitulée The last mile delivery challenge, le coût de la livraison du dernier kilomètre équivaudrait à 41% du coût total de la supply chain… pour une distance pourtant très courte par rapport au trajet global !

À l'inverse, les premiers kilomètres sont mieux maîtrisés, notamment grâce aux flux tendus entre les stocks et leurs centres de livraison. Ils s'avèrent donc plus propices à la réalisation d’économies d’échelle.

En cause ?

Au cours de ce dernier segment, les livraisons et les frais ne sont généralement pas mutualisés. En somme, le colis n’est plus intégré dans un système de transport de marchandises de masse permettant de réduire le coût unitaire du transport.

Il existe donc un réel intérêt économique à se pencher sur la gestion du dernier kilomètre.

La satisfaction client

Nous avons vu que les défis rencontrés au cours du dernier kilomètre concernent spécialement la livraison aux particuliers. En effet, le développement du commerce en ligne a provoqué une multiplication de la livraison urbaine. D’ailleurs, selon Urby, les achats sur internet représenteraient 80% du total des colis livrés en France, et ce volume serait amené à augmenter de 20% par an.

En parallèle, en raison des nouveaux modèles imposés par des acteurs tels qu’Amazon, les exigences des consommateurs ont augmenté. Les internautes sont davantage attentifs à :

  • la rapidité de la livraison,
  • la flexibilité permise par le e-commerçant (pouvoir être livré à tout moment, bénéficier de plusieurs options de livraison, etc.).

Enfin, en cas de problèmes de livraison, les consommateurs ont tendance à plus facilement se retourner contre la marque, même si elle compte plusieurs intermédiaires entre elle et le client final.

Selon certaines études, plus de 80 % des consommateurs ne repassent pas de commande à une entreprise avec qui ils ont eu des problèmes de livraison.

Mecalux

L’impact écologique

On estime que la logistique du dernier kilomètre serait à l’origine de 25% des émissions de gaz à effet de serre dans les villes françaises. Et plus de 1 million de livraisons seraient effectuées chaque jour dans 70 000 établissements rien qu’en Île-de-France.

L’impact écologique des kilomètres finaux n’est donc pas à négliger !

L’organisation de la logistique

Enfin, la logistique du dernier kilomètre se complexifie au regard des évolutions sociétales et réglementaires.

Par exemple :

  • La complexification de la livraison : multiplication et éparpillement des points de livraison, présence requise du destinataire à son domicile dans le cadre d’une activité B2C de plus en plus développée… autant de nouvelles réalités avec lesquelles les professionnels de la logistique doivent désormais composer.
  • La réglementation urbaine : à cause de la saturation des agglomérations (et de la pollution qu’elle engendre), de nouvelles réglementations sont apparues. Certaines villes imposent des horaires précis de chargement et de déchargement des camions, des restrictions pour les véhicules les plus polluants, étendent les zones piétonnières, etc.

    Par exemple, depuis 2018, la municipalité de Strasbourg prend des mesures pour limiter l’accès au centre-ville à certains véhicules de livraison (interdiction de l’accès aux plus de 7,5 tonnes, aux véhicules diesel pastilles Crit’Air 5 et sans pastilles, etc.).

Dernier kilomètre : dernier kilomètre traditionnelDernier kilomètre : évolution du dernier kilomètre© Mercalux

Dernier kilomètre : innovations et nouvelles pratiques à la rescousse

Pour répondre aux différents enjeux évoqués ci-dessus, le marché français du dernier kilomètre s’est développé pour mettre l’innovation au service de logistique.

En parallèle, les professionnels de la supply chain repensent leurs pratiques et les enseignes développent de nouveaux modes de livraison.

Envisager les dépôts urbains

Les dépôts urbains constituent une bonne piste pour réduire l’impact économique du dernier kilomètre sur la supply chain des entreprises.

S’ils se révèlent souvent plus coûteux au départ, les professionnels ont tout intérêt à calculer la rentabilité sur le long terme. En effet, en fonction de leur activité, l’utilisation de dépôts urbains peut générer d’importantes économies sur le carburant, sur les véhicules ou encore sur la masse salariale.

Développer les nouveaux modes de livraison

Drive, consignes, services de conciergerie… nombre de nouvelles offres de livraison se développent et s’intègrent de plus en plus dans les habitudes de consommation. Revenons sur deux exemples répandus :

  • Le point-relais : l’entreprise a tout à y gagner, puisque la livraison en point-relais nécessite en moyenne 15 arrêts pour le livreur, contre 50 lorsqu’il doit se rendre à chaque domicile. Et bonne nouvelle, les consommateurs apprécient cette option, puisqu’elle représente 50% des choix lors des achats en ligne. En effet, la livraison en point-relais se révèle souvent plus économique pour l’internaute, et lui permet de mieux s’organiser pour la réception de son colis (pas besoin de rester disponible à la maison pour attendre le livreur).
     
  • Le retrait en point de vente ou le click and collect : si l’entreprise dispose de boutiques physiques, voici une option à envisager. Dans ce cas de figure, le client réserve ses produits ou effectue ses achats tranquillement depuis chez lui, puis vient les retirer en magasin. Il évite ainsi de payer des frais de livraison. Et côté vendeur, ceci constitue une bonne occasion de faire entrer le consommateur dans son univers, et d’ainsi encourager les ventes additionnelles.

Réduction des coûts, de l’impact environnemental… les professionnels ont donc tout intérêt à envisager d’autres options que la seule livraison à domicile. D’autant plus lorsque l’on sait que le consommateur apprécie la proposition d’alternatives !

Utiliser la technologie des logiciels

La gestion de la supply chain est de plus en plus digitalisée, et permet aux entreprises d’organiser au mieux la logistique et la livraison du dernier kilomètre.

Par exemple :

  • Pour optimiser les tournées. Pendant longtemps, les professionnels procédaient «à l’ancienne», en prévoyant en avance un plan de leurs tournées. Pour gagner en efficacité, des outils tels que Kardinal se sont développés. Ce logiciel utilise des algorithmes avant la tournée pour calculer le trajet le plus adapté, puis pendant, afin de gérer en temps réel les imprévus (client absent par exemple). Enfin, grâce au machine learning, Kardinal «apprend» du vécu pour optimiser les tournées suivantes.
  • Pour gérer les flux de manière plus efficace. Une meilleure gestion des flux logistiques occasionne des gains de temps non négligeables afin de bénéficier d’une marge de manœuvre plus importante en fin de chaîne. L’utilisation d’un logiciel WMS (Warehouse Management System) est alors recommandée puisqu’elle aide les logisticiens à améliorer l’organisation de la supply chain au global. Ces outils permettent aussi d’obtenir des KPIs liés au dernier kilomètre (nombre d’arrêts, frais de livraison par colis, par kilomètre, etc.), afin d’identifier les axes d’amélioration potentiels.

Recourir à des innovations écoresponsables

Drones, robots, voitures électriques, auto-partage… des initiatives et innovations plus écoresponsables voient le jour. L’objectif ? Limiter les émissions de CO₂ en recourant à des véhicules ou à des dispositifs moins polluants, ou en mutualisant les livraisons.

La société Star Service par exemple, experte dans la logistique du dernier kilomètre, compte développer la livraison à pied ou à vélo dans les centres urbains.

De grands groupes emboîtent également le pas, en se rapprochant notamment de startups innovantes. À titre d'illustration, citons DHL qui s’est allié à la jeune pousse You2You, à l’initiative d’un système de livraison collaborative.

Les entreprises et les startups de la livraison du dernier kilomètre regorgent donc d’idées pour relever les nombreux défis du maillon final de la chaîne logistique, afin que le boom du e-commerce ne vienne plus entacher la qualité de vie dans les centres urbains.

Actuellement Editorial Manager, Jennifer Montérémal a rejoint la team Appvizer en 2019. Depuis, elle met au service de l’entreprise son expertise en rédaction web, en copywriting ainsi qu’en optimisation SEO, avec en ligne de mire la satisfaction de ses lecteurs 😀 !

Médiéviste de formation, Jennifer a quelque peu délaissé les châteaux forts et autres manuscrits pour se découvrir une passion pour le marketing de contenu. Elle a retiré de ses études les compétences attendues d’une bonne copywriter : compréhension et analyse du sujet, restitution de l’information, avec une vraie maîtrise de la plume (sans systématiquement recourir à une certaine IA 🤫).

Une anecdote sur Jennifer ? Elle s’est distinguée chez Appvizer par ses aptitudes en karaoké et sa connaissance sans limites des nanars musicaux 🎤.

Jennifer Montérémal

Jennifer Montérémal, Editorial Manager, Appvizer

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