

L’optimisation de chaque flux logistique est un enjeu de rentabilité pour l’entreprise. Découvrez comment maîtriser la supply chain de A à Z.
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Quand on est responsable d’un entrepôt, connaître pour un produit donné la quantité exacte à acheter peut vite devenir un véritable casse-tête. En d’autres termes, comment éviter le surstockage ou le sous stockage, tous deux coûteux pour l’entreprise ?
Heureusement, la formule de Wilson est là pour venir à la rescousse de votre fonction logistique !
Mais cette méthode est-elle adaptée à la réalité de votre entreprise ?
Pour le savoir, découvrez dans cet article dans quels cas l’utiliser et comment la mettre en application, exemples concrets de calculs à l’appui.
La formule de Wilson est une formule mathématique dont l’objectif est de déterminer la quantité optimale de produits par commande (ou lot économique), et par extension la fréquence des commandes.
Créé par l’ingénieur américain Ford Whitman Harris en 1913, puis développé par R.H. Wilson en 1934, nous retrouvons également le modèle de Wilson sous les dénominations suivantes :
L’objectif ultime de la méthode de Wilson est d’optimiser les coûts d’approvisionnement de l’entreprise.
Et pour cause, le ou la responsable logistique doit souvent jouer à l’équilibriste, afin d’atteindre le juste milieu en termes de quantité de produit à commander (matières premières, marchandises destinées à la vente directe, etc.) de sorte à :
La formule de Wilson, une formule magique donc ?
Oui et non, car son utilisation est conditionnée par une certaine stabilité au niveau des critères nécessaires à son calcul : demande produit, prix d’achat, coûts liés à la quantité stockée de la marchandise, etc., ce qui est loin de constituer une généralité dans l’univers tumultueux de la gestion de stocks.
Pour faire sens à ces propos, attardons-nous dès à présent sur la méthode de calcul en elle-même.
Pour procéder au calcul, commencez par réunir les éléments suivants.
💡 Bon à savoir : certaines composantes s’évaluent sur une période fixe. Il s’agit généralement de 12 mois.
Pour déterminer la demande sur le produit, anticipez combien d’unités vous comptez vendre, ou utiliser pour votre production, sur la période choisie.
Comment calculer le coût de commande ?
Ce dernier doit inclure :
💡 Il n’existe pas réellement de formule pour le coût de passation. Vous l’aurez compris, tout dépend des spécificités de chaque entreprise.
Toutefois, certains experts préconisent de définir le nombre d’heures de travail allouées à chaque opération, puis de les convertir en argent en les multipliant par un taux horaire.
Exemple :
Le coût unitaire de stockage se comptabilise sur la période donnée.
Il implique la prise en compte d’un nombre important de paramètres, afin d’évaluer les charges supportées par l’entreprise liées à la présence des stocks :
☝️ Pour le coût de stockage, pas de formule magique non plus. Il dépend de trop de paramètres propres à chaque organisation.
Il est temps de sortir votre calculatrice (ou une feuille et un crayon si vous êtes un as des maths !) pour appliquer la formule suivante :
Le résultat donne Q, soit la fameuse quantité économique de la commande.
Une fois la quantité économique obtenue, sans doute voulez-vous connaître le nombre de commandes annuelles à effectuer (N) ? Pour ce faire c’est très facile, il vous suffit de diviser :
Et pour la fréquence de commande alors ?
Divisez simplement le nombre de jours dans l’année (approximativement 365) par le nombre de commandes annuelles à effectuer.
La théorie, c’est bien, mais la pratique est beaucoup plus parlante. Prenons donc un exemple afin d’illustrer la mise en application du modèle de Wilson.
La boutique de vente de chaussures en ligne Au Beau Soulier prévoit de vendre 5000 unités de sa paire de ballerines noires fétiche pointure 38.
Le coût de passation de la commande s’élève à 40 euros.
Le coût de possession du stock à 3 euros.
Voici les calculs à effectuer :
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La quantité économique de la commande est donc à 365 unités.
👉 Pour le nombre de commandes annuelles :
5000 / 365 = 13,69 |
Arrondi, nous obtenons 14 commandes annuelles à effectuer.
👉 Pour la fréquence :
365 / 14 = 26,07 |
Finalement, notre lot de 365 paires de ballerines devra être commandé tous les 26 jours au cours de l’année.
Nous l’avons vu, choisir le bon nombre de produits à commander n’est pas une mince affaire :
La formule de Wilson est donc la garantie d’une gestion des stocks améliorée, sans sous-stockage ni surstockage. À la clé : des économies pour votre entreprise.
Par ailleurs, la méthode contribue à éviter les ruptures de stock : vous connaissez exactement le nombre de produits à acquérir ainsi que la fréquence d’achat.
Enfin, un des avantages incontestables de la formule Wilson reste la simplicité de sa mise en place, simplicité qui, paradoxalement, constitue aussi sa principale limite.
Car si cette méthode paraît simple, c’est parce qu’elle est conditionnée par une certaine régularité au niveau de tous les paramètres à considérer pour son calcul.
En d’autres termes, son efficacité implique la réunion de plusieurs conditions :
Enfin, la méthode de Wilson ne tient pas compte :
La formule de Wilson n’est donc pas une formule magique à tous les coups. D’ailleurs, si votre entreprise ne réunit pas les conditions de constance évoquées plus haut, un logiciel de gestion des stocks se révélera un bien meilleur allié.
Toutefois, la méthode Wilson reste un bon outil, car elle permet d’aiguiller le ou la gestionnaire de stock, de lui révéler un cap à suivre. À vous ensuite de prendre le recul nécessaire par rapport aux différentes données, pour demeurer au plus proche de la réalité de votre entreprise.