

Quel est le rôle du capital humain dans l'entreprise et comment le valoriser ? Passons ce concept à la loupe, de la théorie à la mise en pratique pour votre gestion des ressources humaines.
Le média de ceux qui réinventent l'entreprise
Travail à distance, digitalisation croissante, rétention des talents… les chef·fes d’entreprise et autres RH font face depuis quelques années à de nouveaux enjeux laissant présager à quoi ressemblera le monde professionnel de demain : le Future of Work. 🔮
Mais de quoi parle-t-on vraiment ? Quelles sont les tendances et technologies cachées derrière cette notion ? Et surtout, qu’est-ce que ces nouvelles réalités impliquent pour les organisations ?
Ici, point de science-fiction, car la transformation est déjà en marche, voire s’accélère. Montez dans votre DeLorean 🏎️, cet article vous amène faire un tour dans le futur, avec en prime les conseils de Roxanne Varza, directrice de STATION F.
Le Future of Work, que nous pouvons traduire par « travail de demain », caractérise les nouvelles pratiques, en plein essor, qui redessinent les contours de la sphère professionnelle.
Il est donc question d’organisations novatrices (le télétravail en tête de liste) qui émergent grâce à l’essor des nouvelles technologies, mais aussi de la place qu’occupe désormais le travail dans nos vies.
Ce Future of Work engendre alors des conséquences sur :
L’existence de ces nouveaux paradigmes est due en grande partie à la pandémie. Suite au télétravail imposé, la plupart des entreprises sont arrivées à la conclusion qu’il est possible d’allier ces modes d’organisation avec leurs objectifs de croissance et de productivité.
En parallèle, l’accélération de la transformation digitale a prouvé que la technologie n’est pas un frein pour l’Homme (elle ne va pas nous piquer notre boulot !). Au contraire, grâce à la fluidification des processus, le cerveau humain est alors utilisé à bon escient : apporter de la valeur ajoutée.
Le Covid a évidemment eu un gros impact sur les envies de changement des salariés.
Même si ce n’est pas la seule raison, la crise a joué un rôle de catalyseur, surtout pour tout ce qui est travail flexible.
Mais je pense que la maturité et l’évolution de l’écosystème expliquent aussi l’émergence des nouveaux rôles, et potentiellement l’envie de mieux fidéliser les salariés.
Il ne faut pas oublier que le marché du travail devient aussi de plus en plus concurrentiel !
Nous l’avons dit, le bien-être au travail devient une priorité.
Côté employeurs, au-delà de son impact positif sur l’engagement des collaborateurs, l’instauration d’un environnement professionnel favorable permet de répondre aux défis de recrutement, en particulier dans les secteurs qui peinent à dénicher de nouveaux talents.
💡 Mais placer l’humain au cœur des préoccupations passe aussi par la mise en perspective des activités de chacun au regard des missions de l’entreprise, ainsi que des enjeux sociétaux et environnementaux. La fameuse quête de sens au travail…
L’entreprise libérée casse les hiérarchies pyramidales en faveur d’un management plus horizontal, où chaque salarié :
Certaines organisations poussent même le concept jusqu’à permettre au collaborateur de fixer son salaire, son nombre de jours de congés, etc. La startup Lucca, par exemple, en plus d’afficher en totale transparence les rémunérations de tous, permet aux employés qui ont plus de trois ans d’ancienneté de choisir leur salaire.
L’entreprise libérée se focalise alors sur le résultat, et non sur le chemin à parcourir pour y parvenir. Le manager, quant à lui, accompagne, inspire.
Le management participatif reprend le même principe d’horizontalité, en encourageant la responsabilité et la prise d’initiative des employés.
Toutefois, ce mode de fonctionnement reste plus encadré que l’entreprise libérée. Par exemple, la direction peut continuer à fixer les grands objectifs ou à définir le degré de décision de chaque collaborateur.
L’holacratie est un mode de gouvernance caractérisé par une organisation sous forme de cercles regroupant des compétences opérationnelles, mais également des centres d’intérêt.
Ces cercles restent autonomes dans leur champ d’intervention, et un collaborateur a la possibilité d’exercer dans plusieurs d’entre eux.
En somme, ce style de management brise les silos et œuvre pour l’intelligence collective en encourageant la collaboration entre des employés qui resteraient chacun de leur côté au sein d’une structure plus traditionnelle.
Le monde du travail occupe une place de moins en moins importante dans la vie des professionnels… en témoignent le phénomène post-Covid de la Grande Démission ou encore l’émergence de la semaine de 4 jours.
Selon HelloWorkplace, 24 % des actifs affirment que le travail est très important pour eux… contre 60 % en 1990.
Mais en réalité, il s’agit surtout d’un « rejet » du monde professionnel dans la forme que l’on connaissait jusqu’alors. En somme, les salariés recherchent plus de sens dans leurs missions, et surtout un meilleur équilibre entre vie pro et vie perso.
Et si aucun employeur n’est en mesure de les satisfaire, qu’à cela ne tienne ! Les travailleurs choisissent de changer de cap, de devenir leur propre patron. Conséquence : la part de freelances dans la société s’accroît, tendance favorisée aussi par l’essor des nouvelles technologies.
On ne présente plus le télétravail, total ou partiel. S’il s’est généralisé durant la pandémie, beaucoup de structures ont maintenu ce modèle à la sortie de la crise sanitaire.
Il faut dire qu’on dénombre de nombreux avantages, tant pour le salarié que pour l’entreprise. Le premier gagne en flexibilité, voit son niveau de fatigue diminuer, etc. La seconde constate une augmentation de la productivité et réalise des économies non négligeables sur les locaux.
Là, on passe un cran au-dessus, puisque le télétravail est permanent !
L’entreprise ne dispose plus de bureaux fixes, quitte à louer ponctuellement des espaces de coworking afin que les équipes se réunissent.
💡 Cette liberté permet même à certains actifs d’exercer vraiment d’où ils le souhaitent, de devenir des digital nomads.
Le flex office va généralement de pair avec le télétravail. Son principe ? Plus de bureaux individuels.
Chaque salarié est libre de travailler depuis l’espace de son choix, au sein des locaux de l’entreprise, mais aussi ailleurs (à la maison, dans une structure de coworking, etc.).
Selon Hub 612, d’ici 2050, 50 % des salariés seront freelances.
Les établissements de coworking leur offrent alors un lieu où exercer, mais aussi un espace propice à la collaboration, à l’échange avec leurs pairs, pour se nourrir des idées de chacun.
Depuis plusieurs années, le marché du cloud computing et des logiciels SaaS connaît un essor sans pareil. Il faut dire que sans ces technologies, la collaboration à distance lors de la pandémie se serait révélée impossible !
Aujourd’hui, il existe un panel d’outils pour :
Avec le Covid derrière nous, on parle beaucoup de la flexibilité au travail avec plus de remote/hybride et asynchrone.
Nous avons vu une explosion en termes d’outils qui permettent de recruter et gérer des équipes et projets dans ce « nouveau contexte ». Par exemple, Deskare, mWork, Café, Ceercle et Offishall sont des plateformes qui donnent une meilleure visibilité sur la localisation des collaborateurs.
On voit aussi des solutions qui permettent de recruter et onboarder des membres de l’équipe à distance.
Les outils de collaboration semblent aussi évoluer dans ce sens, par exemple avec Claap qui permet de faire des réunions en asynchrone.
On pourrait facilement penser que le besoin d’aller au bureau est devenu obsolète, mais les équipes semblent favoriser l’hybride plus que le full remote, ce qui pousse le développement des offres de coworking plus flexibles ou l’utilisation des espaces comme Metafore.
Le développement de l’IA promet une automatisation accrue des opérations à faible valeur ajoutée.
Si pendant longtemps, les actifs ont craint que ces technologies prennent leur place, force est de constater qu’il s’agit surtout de remplacer des tâches peu « importantes ».
D’après Kicklox, seuls 5 % des métiers seraient remplaçables par des robots.
Au final, l’intelligence artificielle contribue à offrir de meilleures conditions de travail puisque les salariés gagnent du temps à allouer à des missions plus valorisantes.
Avec le Big Data, les organisations font preuve d’une meilleure efficience dans l’exercice de leurs métiers (au niveau de la connaissance client par exemple).
Mais cette technologie ouvre d’autres perspectives ! Aujourd’hui, la bonne exploitation des données :
Et si le Future of Work s’opérait dans le Metaverse ?
Même s’il en est encore à ses balbutiements, on imagine aisément qu’il fournira des espaces de travail virtuels vraiment immersifs afin de favoriser la collaboration à distance et atténuer les frontières entre le réel et le virtuel.
La sortie de la pandémie a insufflé de nouvelles aspirations et un questionnement sur le sens du travail pour de nombreux actifs.
Conséquence pour les entreprises ? Elles doivent reconsidérer le collaborateur, le traiter comme un client à part entière, dans l’objectif de lui offrir la meilleure expérience possible et de le fidéliser sur le long terme. Et ce dès le processus de recrutement.
Pour ce faire, il leur faut travailler leur marque employeur :
Une entreprise doit rester fidèle à elle-même, à ses valeurs, à sa façon de faire. Elle doit adapter ses actions en fonction de son profil.
En parallèle, si l’on voit que les salariés veulent plus de flexibilité, cette flexibilité doit être accompagnée par des outils, des méthodes, une évolution culturelle parfois. Ce n’est pas juste installer Zoom et proposer quelques jours de télétravail par semaine.
Si les tâches quotidiennes tendent de plus en plus à être automatisées, la valeur des collaborateurs doit être repensée.
Autrement dit, ils ne constituent plus une simple force de travail attribuée à un poste. Ce qui compte désormais : leurs compétences réelles ainsi que leur capacité à mettre leur intelligence au service de la croissance de l’entreprise.
En résulte la nécessité de mettre en place un solide processus de gestion et de suivi des compétences, de développement de carrière. En parallèle, casser les silos devient la norme : le travailleur reste un être complet et complexe, capable d’apporter un point de vue pertinent sur divers services de l’organisation.
Une des tendances du Future of Work est peut-être l’apparition de nouveaux métiers. Chief of Staff et Impact Officer sont deux exemples de rôle que l’on voit plus fréquemment qu’avant.
On constate aussi l’émergence des écoles et formations spécialisées pour devenir Product Manager, Business Developer, Chief of Staff, etc.
De nos jours, et en particulier pour les jeunes générations qui arrivent sur le marché de l’emploi, les enjeux environnementaux et sociétaux occupent une place centrale dans leurs prises de décisions.
Pour attirer ces talents, il convient aux organisations de reconsidérer leurs valeurs et de les incarner avec sincérité (elles ne servent pas qu’à faire joli dans l’open space ou sur les réseaux sociaux !).
Elles doivent donc investir dans leur RSE (Responsabilité sociétale des entreprises), c’est-à-dire :
Le futur du travail n’est pas pour demain… puisqu’il a déjà commencé à s’installer dans l’esprit des salariés.
Plus de flexibilité, de sens dans leurs missions, d’horizontalité dans le management, d’écologie… le tout porté par des technologies adaptées, voilà les contours de ce nouveau paradigme.
Et il ne s’agit pas d’une simple profession de foi à ignorer, puisque les conséquences se font déjà ressentir. En effet, les difficultés de recrutement existent bel et bien, en particulier dans certains secteurs à l’image de celui de la restauration, qui reposent encore sur des principes d’un autre temps.
Aux entreprises donc de mettre en place des démarches pour répondre à ces attentes. Certes, elles attireront et garderont leurs talents. Mais surtout, elles constateront rapidement les bénéfices à retirer, notamment en matière de productivité et d’innovation, de collaborateurs bien dans leurs baskets et engagés !