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Comment réaliser un plan de continuité informatique sans pépins ?

Par Ainhoa Carpio-Talleux

Mis à jour le 30 juin 2025, publié initialement le 5 octobre 2022

Les activités de l’entreprise d’aujourd’hui (production, ressources humaines, comptabilité…) reposent en grande partie sur son système informatique. Or, celui-ci peut à tout moment être perturbé par des événements extérieurs (séisme, hacking…) ou intérieurs (erreur humaine, incendie…).

Les conséquences d’un système d’information à l’arrêt peuvent vite être désastreuses, tant d’un point de vue financier qu’humain.

Mettre en place un plan de continuité informatique pour sécuriser l’infrastructure et assurer une reprise d’activité quasi normale devient alors évident !

Qu'est-ce que le PCI en informatique ?

Qu’est-ce que c’est ?

Intégré au plan de continuité d’activité (PCA), le plan de continuité informatique (PCI) a pour vocation de relancer le système d’information d’une entreprise en cas de sinistre ou de dysfonctionnement. Et ce le plus rapidement possible pour limiter les impacts (perte de données, activité à l’arrêt, pollution…).

Le PCI, aussi appelé plan de secours informatique est pensé pour faire face aux situations suivantes :

  • des incendies ou des catastrophes naturelles (inondation, séisme…) ;
  • de mauvaises manipulations ;
  • des pannes matérielles ;
  • des accidents technologiques ou industriels ;
  • des actes de malveillance (vol, hacking…).

La stratégie de protection informatique d’une entreprise est souvent mise au point par le responsable informatique ou par le responsable qualité, secondé par des spécialistes indépendants.

Quels sont ses avantages ?

Le plan de continuité informatique a deux objectifs principaux :

  1. Faire face à un événement qui entrave le système informatique et le fonctionnement normal de l’entreprise.
  2. Assurer la reprise de l’activité dans les meilleures conditions possibles.

Il permet d’anticiper et de réagir efficacement en cas de sinistre, de panne ou de crise. Il permet aussi :

  • de sensibiliser et de préparer les équipes en interne ;
  • de maintenir sa place sur le marché ;
  • de rassurer ses partenaires (ceux-ci comprennent que l’entreprise met tout en œuvre pour remplir ses objectifs).

Les 3 étapes de la mise en place d'un plan de continuité informatique

Pour remplir pleinement ses objectifs, ce plan de continuité informatique doit s’adapter à l’activité de l’entreprise, à son fonctionnement et à son environnement. Voici les 3 étapes à suivre pour mettre en place un PCI personnalisé.

Étape 1 : Définir le contexte et inventorier les données à protéger

Il est important dans un premier temps d’identifier tous les facteurs de risques qui pèsent sur le système informatique de l’entreprise afin d’y opposer une stratégie. Ils sont multiples et varient selon l’activité, les ressources ou encore le territoire géographique.

L’entreprise doit aussi distinguer ses activités essentielles et les données à protéger 💾.

Les activités essentielles sont celles qui permettent à l’organisation de répondre à ses objectifs et à ses obligations. Pour chaque activité, le PCI définit une durée d’indisponibilité acceptable et un degré de service minimum.

Bon à savoir : les données informatiques à protéger peuvent être les suivantes :

  • courriels de la messagerie électronique ;
  • fichiers contacts clients, fournisseurs, prestataires… ;
  • données de logiciels (plans, dessins, contrats…) ;
  • factures clients et fournisseurs ;
  • relevés bancaires ;
  • données comptables ;
  • documents internes (procédés de fabrication, contrats commerciaux, contrats de travail, grille tarifaire…).

Après avoir listé les données à protéger, il faut en évaluer la valeur : est-ce une information basique, sensible ou stratégique ? Ces dernières sont une priorité pour l’entreprise. Elles doivent être protégées et être restaurées le plus rapidement en cas de crise.

Important : pour déterminer la valeur d'une donnée, on retient généralement trois niveaux :

  • l'information stratégique ;
  • l'information sensible : elle est importante, mais elle n'impacte pas la continuité de l'activité de l'entreprise ;
  • l'information basique : elle n'est pas prioritaire en cas de sinistre, même si elle a une utilité.

Durant cette étape, il est aussi crucial de cerner les conséquences d’un arrêt d’activité ou de pertes de données informatiques (impact financier, humain, matériel ou en termes d’image par exemple).

Étape 2 : Déterminer les moyens et les mesures pour assurer la continuité du système d’information

Le but de cette deuxième étape est de faire le point sur les moyens nécessaires à la poursuite d’une activité de survie de l’entreprise (minimale ou acceptable).

Matériels, réseaux, ressources humaines… de quoi la société a besoin pour limiter les risques et continuer à travailler ? Quels moyens déployer pour restaurer les données stratégiques ?

Cela permet ensuite de créer des scénarios précis ou des procédures de gestion de crise pour faire face aux facteurs de risques identifiés précédemment.

Ces plans d’action sont rédigés de la façon la plus détaillée possible en vue d’être présentés et diffusés. Les moyens et les intervenants sont par exemple clairement identifiés pour que la mise en place le moment venu soit fluide et fiable.

Le PCI peut comprendre :

  • des mesures préventives qui servent à éviter une discontinuité de l’activité (renforcement des dispositifs de sécurité informatique, contrôles des accès via des mots de passe, protection du serveur de l’entreprise, sauvegarde locale ou cloud…) ;
  • des mesures curatives qui sont mises en place lors du sinistre (restauration des sauvegardes, déploiement du double d’un site…).

Étape 3 : Tester régulièrement le PCI pour le mettre à jour

Pour savoir si une stratégie fonctionne, il faut bien entendu la tester. 😉

Une fois élaboré, le PCI devra donc être vérifié. Ce contrôle permet de mesurer les résultats des actions prévues (bons, satisfaisants ou insuffisants) et d’identifier d’éventuels points faibles. Il permet aussi de s’assurer de la bonne compréhension du dispositif par tous les acteurs concernés.

Il est conseillé de contrôler de façon régulière le PCI pour le faire évoluer en même temps que l’entreprise, le contexte ou les risques externes.

Les bonnes pratiques dans la mise en place d'un PCI

Basez-vous sur une analyse de risque

Pas de bon plan de continuité sans vision claire des menaces. Avant de sortir les grands moyens, commencez par une analyse de risque. Posez-vous la question : qu’est-ce qui ferait tomber votre activité en une journée ?

Premièrement, pour pouvoir y répondre, identifiez les ressources critiques : serveurs, données, outils métier, système d'information, etc.

Ensuite, évaluez les impacts possibles : panne réseau, perte de données, cyberattaque, inondation dans le data center…

Pour vous aider davantage, voici un exemple de matrice de criticité des risques pour visualiser les risques à prioriser :

© Savoir+

Utilisez des outils pour assurer la continuité informatique

Vous n’êtes pas seul face au chaos ! Il existe des solutions pour sécuriser vos applications, vos données et votre système informatique.

Voici quelques incontournables à envisager :

  • des outils de sauvegarde cloud automatique.

🛠️ Par exemple, un logiciel de cloud privé comme celle de la CPEM vous accompagne dans la protection de vos données. La solution met tout en œuvre pour vous éviter une discontinuité de votre activité : un socle technique fiable et mis à jour, des données localisées en France (réparties sur 3 Datacenter), une très haute disponibilité, un socle d’administration dédié VMWare Cloud Director, etc.

🛠️ Par exemple, une solution comme Veeam Backup & Replication vous épaule dans la reprise d’activité sans accroc. Grâce à ses fonctions de réplication en temps réel et ses scénarios de bascule automatique, le logiciel garantit une continuité informatique optimale, même en cas de panne majeure. Il permet de transférer rapidement vos systèmes critiques vers un environnement de secours, sur site ou dans le cloud, tout en assurant l’intégrité de vos données. De quoi garder votre activité informatique sur les rails, même quand tout déraille.

🛠️ Par exemple, ManageEngine Log360 est une solution taillée pour la supervision en temps réel. Grâce à l’analyse continue des journaux système, le logiciel détecte instantanément les anomalies, les pannes et les tentatives d’intrusion. Il vous alerte avant que les problèmes ne deviennent critiques, et vous aide à garder le système d'information sous haute surveillance. Résultat : une activité informatique fluide, des interruptions évitées et un plan de continuité toujours prêt à être activé au quart de tour.

🛠️ Par exemple, Workplace centralise les échanges, les documents et les projets pour que les équipes restent synchronisées, où qu’elles soient. Grâce à ses espaces de travail partagés, ses discussions en temps réel et ses intégrations avec vos outils métiers, elle assure la continuité de l’activité sans effort. Même à distance, l’information circule, les décisions se prennent, et l’activité tourne à plein régime. Pas de panique, tout est sous contrôle.

Formez vos équipes

Il est nécessaire de former ses équipes et de s'assurer que chacun sache :

  • comment réagir en cas de sinistre,
  • quelle procédure suivre pour relancer l’activité informatique,
  • et à qui s’adresser en interne pour chaque opération critique.

Pour cela, vous pouvez organiser des simulations et des tests en mettant un peu de stress (contrôlé) pour éviter la panique le jour J.

Un PCI, ça ne fonctionne que si l’humain suit le rythme du système. Et spoiler : les machines ne paniquent pas, vos collègues si 😅

Comment savoir si vous devez mettre en place un PCI ou un PCA ?

La réponse dépend surtout d’une chose : pouvez-vous vous permettre de vous arrêter ?

Si votre activité informatique peut patienter quelques heures ou quelques jours après un sinistre, un Plan de Reprise d’Activité (PRA ou PCA informatique) peut suffire. Il vous permet de relancer les systèmes critiques après coup, avec un minimum de pertes de données et de temps d’arrêt.

Mais si chaque minute d’interruption coûte une fortune ou met en danger des vies, dans le cas de secteurs sensibles, il vous faut un Plan de Continuité d’Activité (PCI). Même en cas de panne ou de crise, tout continue de tourner grâce à des mesures techniques, organisationnelles et humaines déjà en place.

Exemple de plan de continuité informatique et modèle à télécharger

Voici une structure type pour votre PCI

  1. Introduction : objectifs, périmètre, contexte métier.
  2. Analyse de risque : menaces, impacts (RTO/RPO), criticité.
  3. Stratégie de continuité :
    • Solutions techniques : sauvegarde, réplication, bascule.
    • Rôles et responsabilités.
    • Sites de secours et environnement cloud.
  4. Procédures opérationnelles :
    • Déclenchement en cas de sinistre.
    • Étapes de reprise d’activité.
    • Communication interne / externe.
  5. Tests et maintenance :
    • Exercices réguliers.
    • Mises à jour après chaque évolution du système informatique.
  6. Annexes : contacts, listings des backups, schémas, inventaire des ressources.

Cette structure sert de plan de bataille : concise, complète, prête à être activée quand votre activité informatique vacille.

Pour un aperçu visuel, jetez un œil à ce modèle à télécharger créé par Smartsheet :

Modèle de PCI à compléter par © Smartsheet

Télécharger

En conclusion

Le plan de continuité informatique recense les procédures à mettre en place et les ressources à mobiliser en cas de sinistre pour poursuivre l’activité de l’entreprise. Il doit compléter un plan de continuité d’activité pour fournir une stratégie de sécurité globale et performante. L’entreprise sera ainsi mieux préparée pour faire face aux risques. Elle pourra réagir dans les plus brefs délais et ainsi répondre à ses diverses obligations, quel que soit le contexte. Ce qui constitue un vrai avantage dans un marché toujours en évolution.

Ainhoa Carpio-Talleux

Ainhoa Carpio-Talleux, Copywriter and Content Manager

Actuellement en deuxième année de licence de gestion des entreprises à Montpellier Management, Ainhoa Carpio-Talleux a embarqué dans l’univers d’Appvizer, où elle jongle avec les mots et les idées en tant que Copywriter et Content Manager. 

Jeune et déterminée, elle se démarque par son ambition, sa curiosité et son esprit d’initiative, qui lui permettent de s’approprier avec aisance les codes de l’écriture aux côtés des plumes les plus expérimentées.

Une anecdote sur Ainhoa ? Entre deux pas de danse, elle repère déjà les prochaines tendances mode.