Méthode SCAMPER : une technique pour générer des idées créatives

Quel est le meilleur moyen pour innover ? Si l’innovation fait partie de vos missions, cette question est sans doute au cœur de vos préoccupations. La méthode SCAMPER est connue pour aider à faire naître toujours plus d’idées de qualité.

Applicable à de nombreux domaines, cette méthodologie créative permet d’explorer toutes les possibilités entourant un produit, un service ou une situation grâce à une série de questions renversant toutes les perspectives.

Quel est le principe du SCAMPER au juste, et comment fonctionne-t-il ? Découvrez le détail de cette méthode pour l’intégrer à votre pilotage de projet et élargir votre horizon créatif !

SCAMPER est une méthode de génération d’idées qui vise à élargir le champ des possibles dans un processus de création. Elle peut notamment servir à :

• améliorer un produit, un service, un processus,
• concevoir des solutions originales,
• creuser un problème, etc.

💡 L’approche a été d’abord mise au point par Alex Osborn, l’inventeur du brainstorming, un autre outil de créativité. La démarche a été reprise par la suite par Bob Eberle, qui a développé et formalisé la technique SCAMPER.

Cette « technique de concassage » consiste à décortiquer les éléments de l’objet étudié ou du problème posé (produit, service, idée, situation, etc.) afin de les examiner sous différentes coutures.

Elle permet de guider le processus de transformation en suivant l’acronyme mnémotechnique S.C.A.M.P.E.R. Chaque lettre correspond à un verbe qui s’accompagne d’une série de questions clés.

Voici le détail des verbes employés par SCAMPER et leur traduction en français :

• Substitute : substituer
• Combine : combiner
• Adapt : adapter
• Modify : modifier
• Put to other use : produire
• Eliminate : élimer
• Reverse : renverser ou réorganiser

Ces « déclencheurs » (ou « opérateurs ») s’utilisent de manière systématique ou aléatoire afin de générer de nouvelles idées. Voici le détail de chacune des lettres et des exemples de questions ci-après pour savoir l’utiliser en pratique.

Il s’agit de remplacer un élément de l’objet envisagé par un autre, en considérant tous les aspects possibles.

✅ Questions à se poser :

• Qu’est-ce qui pourrait être remplacé ?
• Par quoi ou qui d’autre ?
• De quelle manière ?
• Les règles et procédés existants peuvent-ils être substitués par d’autres ?
• Peut-on utiliser une nouvelle approche ? etc.

Cette série de questions propose d’associer ou de mélanger plusieurs composantes pour n’en former qu’une seule.

✅ Questions à se poser :

• Peut-on associer deux éléments pour obtenir un nouveau produit/service ?
• Quelle combinaison d’éléments permettrait de gagner de la valeur/du temps ?
• Quels processus peuvent être fusionnés ?
• Quelles personnes/compétences/expertises peut-on associer au projet ? etc.

Cette étape consiste à changer l’élément de contexte ou à s’inspirer d’idées extérieures, afin de les adapter à son propre concept en vue de l’améliorer.

✅ Questions à se poser :

• Quel élément de ce produit/service est intéressant pour être transposé au nôtre ?
• Qu’est-ce qui a fonctionné ailleurs et pourrait être copié chez nous, en l’adaptant ?
• Existe-t-il quelque chose de comparable utilisé par le passé ?
• Peut-on apporter des nouveautés pour enrichir notre concept ? etc.

Il s’agit d’envisager ce qui peut être modifié, mais également amplifié ou diminué (parfois, le terme Magnifier est utilisé pour la méthode).

✅ Questions à se poser :

• Quelle caractéristique pourrait être modifiée ?
• En partie ou en totalité ?
• Si on lui donnait une autre dimension, à quels résultats pourrait-on s’attendre ?
• Peut-on ajouter ou retirer des éléments ?
• Peut-on modifier la couleur, la forme, la texture, la sonorité ? etc.

Cette étape permet de trouver différents usages à l’objet, s’il venait à être modifié, ou à voir quelles seraient ses performances dans une autre situation.

✅ Questions à se poser :

• Comment produire un nouvel usage/une nouvelle fonctionnalité ?
• Quelles seraient les différentes utilisations possibles ?
• Quelle nouvelle application peut-on donner à notre concept ?
• Cette idée est-elle prometteuse en la changeant d’application ? etc.

Il s’agit de se demander ce qui pourrait être retiré ou simplifié, sans enlever de la valeur à votre idée, concept ou produit. Parfois, cette approche permet de se recentrer sur l’essentiel en se débarrassant du superflu.

✅ Questions à se poser :

• Que peut-on supprimer ou diminuer ?
• Quelles composantes ne sont pas indispensables ?
• Quelle version minimum serait suffisante pour garantir la qualité ?
• Comment peut-on simplifier cela ? etc.

Cette partie du processus peut apporter le plus d’originalité. En renversant ou en inversant le concept, le but est de créer de l’inattendu.

✅ Questions à se poser :

• Comment peut-on renverser la perspective et changer l’angle d’approche ?
• Peut-on inverser les choses ? Le haut avec le bas ? Le positif avec le négatif ?
• Le contraire de ce qui existe ne serait-il pas plus intéressant et performant ?
• Est-il possible de repenser les priorités ? etc.

☝ Le « R » est également utilisé pour « Réorganiser » :

• Peut-on changer ou modifier l’ordre des choses ?
• Peut-on agencer des éléments différemment ? etc.

La version complète de la méthode prend alors l’appellation de SCAMMPERR, pour englober ainsi toutes les questions :

Voici un exemple de processus créatif selon Scamper, appliqué à une chaise, qui envisage toutes les formes que pourrait prendre l’objet en se concentrant sur les pieds, le dossier et l’assise :

Cette méthode est simple à comprendre, efficace et ludique, et peut être utilisée lors d’ateliers collaboratifs, par exemple, pour réfléchir sur un sujet ou innover en équipe.

Voici des pistes pour mettre en place un atelier Scamper :

1. Rassemblez les membres de votre équipe pour une séance créative ou, dans le cadre d’un nouveau sujet, sélectionnez des profils variés et non-initiés au sujet pour apporter un nouveau regard et démultiplier les possibilités.
   
   
2. Exposez les règles du jeu et le fonctionnement de la méthode. Précisez la manière dont l’atelier va se dérouler.
   
   
3. Présentez le sujet de la réunion et ses objectifs, à la manière d’un ordre du jour. L’objet de la réunion doit être clair pour tous les participants afin de produire des résultats intéressants.
   
   
4. Déroulez les questions. L’animateur suit les différentes thématiques de la méthode, pas forcément dans l’ordre, pose les questions associées et prend note de toutes les idées. La participation active de toutes les personnes doit être encouragée.
   
   
5. Observez les résultats. Une fois les idées recueillies, classez-les et organisez-les. Dans un second temps, évaluez leur pertinence, leur utilité et leur faisabilité.
   
   
6. Concluez l’atelier. Faites un tri et retenez les meilleures idées au regard de la problématique de départ. Faites une synthèse et expliquez vos choix dans un compte-rendu de réunion, auquel votre équipe pourra avoir accès.

💫  Pour plus de créativité, n’hésitez pas à utiliser tous les outils à votre disposition :

• post-its,
• paperboard,
• jeux de cartes,
• projection sur un écran de vos notes prises par ordinateur sur un document partagé ou directement dans votre logiciel de gestion de projet,
• ou toute autre méthode ludique et interactive de votre choix !

À vous de jouer !